Episode 5. Un sauveur innatendu.


Dans les épisodes précédents :
Dans le futur, les résistants rencontrent John Henry et Megan, un T850 fabriqué par le propriétaire de la puce de Cameron. Ils apprennent aux résistants l’existence d’un projet ayant occasionné dans une époque alternative l’association des T1001 et de John Connor. Il s’agit du Terminator Alpha !
L’investigation des résistants tourne malheureusement au désastre, seul Kyle Reese et Adam Hernandez survivent. Derek meurt en héros pour sauver son frère pendant qu’un T900 remonte la piste d’Adam sur le retour auprès du camp des réfugiés de Venice.
Dans le présent, les machines venues du futur poursuivent leurs missions. Tara Biel, un T800, élimine tous les Thomas Davis qu’elle a pu localiser. Coupant l’herbe sous le pied de Sarah et James, ne sachant même pas par où commencer pour retrouver « la clé » ?!




Les personnages :

Sarah Connor
(Lena Headey)

Cameron Philips / Allison young
(Summer Glau)

John Connor
(Thomas Dekker)

Jackson Hamilton
(Ray Stevenson)

Kyle Reese
(Jonathan Jackson)

Catherine Weaver
(Shirley Manson)

Savannah Weaver
(Mackenzie Brooke Smith)

Lila
(Fay Wolf)

Derek Reese
(Brian Austin Green)

James Ellison / EV083
(Richard T. Jones)

Shawn Cooper
(Chris Carmack)

Tara Biel
(Willa Ford)

Jesse Flores
(Stephanie Jacobsen)

Riley Dawson
(Leven Rambin)

Adam Hernandez
(Nicholas Gonzales)

John Henry
(Garet Dillahunt)

Megan / Serina Sepherd
(Jennifer Ellison)

Thomas Davis
(Simon Woods)


Saison 3, Episode 5.
Un sauveur innatendu.


5 juin 2027.
Le petit matin se lève à l’insu des résistants, cloîtrés dans leur quartier général souterrain.
Cela va bientôt faire 24h que l’équipe du sergent Derek Reese est partie pour l’usine. Personne n’est revenu.

Aucun habitant n’ose sortir de son parquement, l’ambiance est noire, ternie par la crainte d’avoir subi un nouvel échec contre Skynet.

Sous sa tonnelle, le capitaine Jackson Hamilton n’a pas dormi de la nuit. Il hume un cigare qu’il s’apprête à couper, le visage crispé.

Dans sa geôle, John est assis sur son postérieur, les genoux recroquevillés contre sa poitrine et la tête posée dessus.
Il lutte pour ne pas s’endormir au milieu des rats. Son estomac lui fait mal, la faim et la soif le rongent.
Cela fait trois jours qu’il est maintenu dans ces conditions, nu dans ce lieu insalubre, refusant d’affirmer au capitaine que son histoire est un mensonge. Avouer ce que le capitaine veut entendre lui permettrait pourtant de trouver la paix, mais il refuse de perdre son honneur et de salir la mémoire de tous ceux qui sont morts pour le protéger.

Parmi les rares passants à cette heure, une allure bien connue de John l’approche.
La curieuse blonde qu’il a abordée la veille vient jusqu’à lui furtivement :
Riley - " Bois, je t’ai apporté un peu d’eau. "
John tourne la tête vers la jeune femme et observe le liquide dans le récipient :
John - " Je te remercie, mais je ne voudrais pas te faire avoir de problèmes. "
Riley - " T’occupe. Je sais ce que c’est de mourir de faim et de soif. Je suis née dans un camp de travail de Skynet. C’est une des man½uvres du commandant Flores qui m’a sorti de là. J’ai été recueilli par elle en arrivant ici. "
John - " Le commandant Flores, c’est Jesse n’est-ce pas ? "
Riley - " Comment le sais-tu ? "
John - " On me prendrait encore pour un fou si je te le disais. "
Riley - " On se connaît là d’où tu viens ? "
John échange un sourire à la jeune femme. C’est la première fois que son visage se détend depuis son isolement :
John - " On peut dire ça. "
Inconsciemment, Riley passe sa main à travers les barreaux et vient chercher celle de John qu’elle caresse affectueusement :
Riley - " Je sais ce que c’est d’être en cage. Tiens bon. "
Cette délicate attention apaise John l’espace d’une seconde. Ce moment de bien-être est achevé par l’arrivée d’Allison.

Celle-ci, vêtue d’un débardeur kaki et d’un pantalon en treillis, racle volontairement sa gorge :
Allison - " Méfie-toi de ce loup Riley. Même en cage il peut encore mordre. "
Ayant du mal à subir la différence brutale de personnalité entre Cameron et Allison, John peste après la résistante :
John - " Un jeune loup qui se fera un plaisir de te dévorer lorsqu’il sera remis en liberté. "
Riley s’interpose au milieu de ces joutes verbales :
Riley - " Ca ira Allison ! Je te remercie. "
La jolie blonde s’éclipse, laissant les deux rivaux se défier du regard.
Allison choisit de baisser le ton :
Allison - " Tu sais, tu n’es pas le seul à avoir inventé des bobards pour se faire voir aux yeux des autres résistants. En général ce sont des personnes seules, ayant perdues leur famille, en manque d’amour et qui ont besoin de reconnaissance. "
John persiste à la fixer droit dans les yeux.
Allison ne s’obstine pas :
Allison - " Très bien. Alors tu mourras. "
Elle lui tourne le dos et le quitte.
Finalement, il l’interpelle :
John - " Allison ! "
La jolie jeune femme se retourne. John calme également ses ardeurs :
John - " Sache que je ne mourrai pas. Tu ne seras déjà plus de ce monde que moi je me relèverai encore et toujours. Depuis mon enfance on m’a conditionné pour ça, je ne peux abandonner maintenant. Cette épreuve n’est une étape, une étape nécessaire à ma future condition de meneur. "
Allison - " Une étape ?! Et quelle leçon vas-tu en tirer ? "
John - " Que finalement, même en temps de guerre, alors qu’ils sont censés s’entraider, les humains peuvent se montrer tout aussi pitoyables et cruels que les machines. "
Allison fait un signe négatif de la tête puis abandonne le lieu pour retourner vaquer à ses occupations.


5 juin 2008.
A Chicago, la nuit s’achève, les habitués des soirées enflammées vident peu à peu les nombreux bars et clubs de la ville.


Dans un club discret, situé au bout d’une impasse, peu fréquenté, un homme est accoudé au bar et avale au goulot les dernières gouttes de sa bouteille de vodka.
Vêtu d’un vieux manteau miteux, ses cheveux châtains clairs descendent jusque dans son dos et se mêlent à sa barbe d’au moins sept centimètres d’épaisseur, cachant presque ses oreilles munies chacune d’un anneau doré.
Ses yeux cachés par ses mèches désordonnées ignorent la magnifique créature blonde aux cheveux longs, aux fesses rebondies et à la poitrine magnifiquement dessinée qui s’agite sur le comptoir, au-dessus de lui, vêtue d’une légère pièce de tissue enserrant sa fine taille.

La belle vient de relever la dernière stripteaseuse et semble nouvelle aux dires des derniers habitués restés jusqu’à la fermeture.
Les quelques minutes de son show font fureurs et les spectateurs qui attendent que les filles viennent se faire offrir un dernier verre avant la fermeture s’impatientent de la voir arriver.

Pourtant la belle ignore l’ensemble de ses admirateurs et choisit de choir sur le tabouret à-côté de l’homme négligé.
D’une voix douce et d’un ton innocent, elle lui demande : « Tu m’offres un verre ? »
Sans lever une seule fois les yeux vers elle, celui qui a plus la tenue d’un sans domicile fixe que d’un commercial comme la plupart des hommes présents, répond l’haleine chargée par l’alcool : « Hum… T’es nouvelle ici toi… Ta voix ne me dit rien… »
Une telle déclaration satisfait la danseuse qui esquisse un sourire : « Quel sens de l’audition ! Tu ne m’as pas regardé une seule fois et tu as su au son de ma voix qu’elle ne t’était pas familière ? »
Il rigole nerveusement : « Chaque soir je viens ici depuis des mois, les filles comme toi sont pas si connes qu’on croit. Si on m’a laissé rentré dans cette tenue avec ma gueule c’est que le videur reçoit à chaque fois un bon billet. Les femmes, vous comprenez vite ce genre de chose. Toutes tes copines viennent me poser la même question que toi précédemment chaque soir en espérant repartir avec quelques ronds. Mais la seule chose que je viens faire ici, c’est vider une bouteille sans être emmerdé par trop de monde. Maintenant casse-toi, fais comme les filles dans ton genre, trouve-toi, un autre pigeon, la salle en est pleine. »
Etonnée, elle regarde son corps comme si elle examine ses formes : « Dans mon genre !? »

A cet instant, un importun vient s’immiscer entre les deux interlocuteurs et, l’alcool aidant, incendie le buveur à l’allure débraillé : « Et bah alors… Tu ne lui paies pas un verre à la demoiselle ? En même temps ça ne m’étonne pas, vu ta gueule de clodo. »
Ses propos ne font rire que lui, le calme buveur de comptoir reste les yeux rivés vers son verre vide tandis que la demoiselle attend la réaction de ce dernier.
Vexé de ne pas avoir de réponse, le gêneur le bouscule et saisit sa bouteille de vodka vide pour lui éclater sur le crâne.
Malgré la forte quantité ingurgitée, le vagabond esquive aisément la bouteille et saisit le bras de l’indiscret pour le lui passer derrière son dos.
Il le plaque au sol sous les yeux ébahis de tous. Seule la femme qui l’a abordé ne sourcille pas.

Les videurs se précipitent autour d’eux pendant que le gagnant libère l’autre de sa prise : « ça va, ça va, je m’en vais… »
En titubant légèrement, il trouve seul le chemin de la sortie sous les pas discrets de la sulfureuse stripteaseuse.

Après avoir fais quelques mètres sur les trottoirs de Chicago, une voiture aux vitres teintées s’arrête soudain devant l’éméché au regard bien vide.
Deux soldats en tenues militaires jaillissent du véhicule et ouvrent la porte à l’intriguant buveur : « Une fois de plus il a fallu que vous nous fassiez faux bond ! »
Sans broncher, il grimpe lourdement dans l’auto en déclarant : « Ne vous inquiétez pas, j’allais appeler un taxi pour rentrer ! »
Un soldat le suit en ajoutant : « Il faudra nous expliquer comment vous faites chaque fois pour vous soustraire à la surveillance de nos équipes postées à votre domicile monsieur Davis ! »

Du coin de la rue, la jolie blonde expose parfaitement son visage aux quelques rayons du soleil pointant le bout de leur nez en ce début de journée. La création de John Henry dans le futur, le T850 baptisé Megan, arbore un regard satisfait. Elle choisit maintenant de regagner un véhicule qu’elle a subtilisé à son arrivée dans le passé…


5 juin 2027.
Le midi approche et, même si c’est dans une ambiance bien morose, les clandestins s’activent dans leur abri. La vie poursuit son chemin et tous se font une raison, l’excursion à l’usine des T800 a été un échec.

Jesse, enceinte, se recroqueville sur la couche de son parquement en étouffant ses sanglots dans une veste appartenant à Derek.

Quelques adolescents qui viennent d’effectuer leurs premières rondes pour le compte de la résistance humilient John Connor en l’insultant devant sa cellule.


Inopinément, un homme souillé par le sang qui a séché sur son visage, débarque, soutenu par les hommes qui surveillent l’approche de la planque.
Un soldat alerte la foule :
Soldat n°1 - " C’est Adam ! Il a survécu ! "
Tous s’écartent pour amener le blessé jusqu’au capitaine sorti de sa tente pour l’occasion.
Jesse jaillit également de sa pièce pour venir aux nouvelles et répondre à son statut de chef du quartier général.

L’artificier est vraiment dans un piteux état. Les spécialistes médicaux l’allongent sur une table de fortune et amènent compresses, fil, désinfectants, ciseaux…
Les spectateurs s’écartent à mesure que le capitaine approche :
Jack - " Soldat Hernandez, quel est votre rapport ? "
Assailli de questions fusant de toute part, Adam trouve le courage de répondre malgré les soins qui lui sont apportés :
Adam - " L’usine a été détruite. Je dois être le seul survivant. Les rues de Venice sont investies de T700. "
L’alcool à 90° lui brûle ses plaies, les méthodes ancestrales employées lui font perdre connaissance.
Cependant, le capitaine ne perd pas une seule seconde :
Jack - " Vous avez entendu ? Qu’on renforce nos positions sur les postes de surveillance de notre refuge et qu’on envoie une troupe d’éclaireurs examiner les environs ! Nos containers extérieurs d’eau sont presque à sec, il faut s’assurer qu’on puisse les remplir sans se faire repérer ! "
Il tourne ensuite sa tête en direction de Jesse, son supérieur :
Jack - " Qu’en pensez-vous commandant ? "
Jesse ne répond rien, sous le choc de l’annonce des pertes, notamment de celle de son amant, Jesse est dans le vague.
Jack - " Commandant ?! "

Jesse revient à elle malheureusement grâce à une secousse !
Les parois du sous-sol tremblent, tous observent le plafond duquel tombe de la poussière.
Jesse murmure :
Jesse - " C’était tout proche. Ca vient de sous terre. "
Quelques secondes plus tard, la déflagration qui résulte de ce tremblement arrive sous la forme d’une boule de feu qui débouche depuis le conduit qui sert d’entrée dans le QG !


5 juin 2008.
Le soleil traverse les volets mi-clos de la maison des fugitifs à San Francisco depuis quelques heures déjà.
La nuit a été rude pour les deux adultes qui n’ont de cesse de fouiner sur le net à la recherche d’un Thomas Davis.

Pendant que Sarah s’exerce à faire quelques pompes pour garder la forme dans une tenue, une énième robe à fleur, peu adaptée aux circonstances, James vide une onzième tasse de café depuis six heures pour garder ses yeux gonflés par la fatigue grands ouverts.
Sa bouche entrouverte esquisse un sourire lorsqu’il croit avoir trouvé quelque chose :
James - " Un vieille article du Times, daté du 9 novembre 2005, relate un meurtre… "
Sarah abandonne ses exercices et s’approche de lui :
James - " … un ancien membre de gang, devenu une figure emblématique des marines, subi la vengeance des siens… Sa femme et son fils, 20 ans et 1 ans, périssent dans d’affreuses circonstances… Le seul témoin des faits déclare ne se souvenir de rien… Le gang est relaxé… Le soldat modèle, Davis Thomas, 20 ans au moment des faits, se fait justice lui-même… "
Sarah - " Qu’est-ce qui est dis d’autre ? "
James - " Rien, j’ai fais plusieurs recherches sur cette affaire mais la suite n’a jamais été donné. Seul le nom du témoin figure. Il s’agit d’une étudiante qui a déclarer ne se souvenir de rien, Jordan Cowan ! "
Sarah - " C’est le nom d’une élève de l’ancien lycée de John. Elle s’est suicidée à son arrivée. Apparemment son proviseur était plus ou moins lié à elle. Peut-être qu’en l’interrogeant… "
James bondit de sa chaise :
James - " Je monte réveiller Savannah et nous retournons sur Los Angeles. "
Sarah - " Non, ça serait une mauvaise idée de débarquer tous là-bas alors que tout le monde est à notre recherche. Je vais m’y rendre seule. Je saurai me montrer persuasive. "


5 juin 2027.
Les machines ont découvert le repère de Venice en suivant Adam Hernandez.
Elles se sont frayées un chemin dans les aiguilles des sous-sols à coup de lance-flammes.

Les parquements à proximité de la vague de feu s’embrasent aussitôt et les soldats habituellement postés en surveillance à l’entrée du QG sont aussitôt calcinés.
L’incendie ronge immédiatement le reste du repère tandis que retentissent les premiers coups de feu.
Jesse comprend aussitôt :
Jesse - " Hernandez ! Ils l’ont suivi ! "


Effectivement, douze T700 arrivent en ligne face à la foule prise au fait, menés par le T900 qui a pris en filature Adam Hernandez.
La ligne de robot, armée de lance-flammes à un bras et de fusil plasma à l’autre, fait feu, éliminant tout sur son passage, femmes, enfants et soldats.

Apeuré, John secoue sa grille :
John - " Venez m’ouvrir vite ! "
Néanmoins, tous l’ignorent, la panique est trop importante.

Beaucoup d’humains plient sous la première salve des machines.
Le temps que celles-ci rechargent, les militaires peuvent enfin chercher les armes pour riposter.
D’autres aident les simples civils à prendre la fuite en direction de la tente du commandant Flores régulièrement occupée par le capitaine Hamilton.
Sous cette tente, derrière des caisses d’armes, est scellée une bouche d’égout qui mène à la surface. Des soldats sont déjà à l’½uvre pour les bouger et faire évacuer les lieux.

Le T900, seul à disposer d’un lance-roquettes, foudroie immédiatement cette direction vers laquelle se réfugient les innocents.
L’explosion, d’autant plus forte que la roquette s’est mêlée aux stocks de munitions présents sous la tente, emporte la quasi-totalité de la milice et des innocents proches de la grille d’évacuation.
A présent, un second incendie débute au fond du refuge…


5 juin 2008.
A Burlington, un village américain d’approximativement 400 habitants, à proximité du grand Chicago, le calme règne.
Les journaux sont livrés à l’heure aux seuils des portes d’entrée, les rues sont propres et les quelques promeneurs remontent l’avenue principale en se saluant chaleureusement.

Seul le nouvel arrivant, emménagé ici depuis deux ans, se montre discret.
Toujours enfermé chez lui, le look sale, le visage chargée d’une épaisse barbe et au front caché par ses longs cheveux qui tombent dans son dos, l’intrus n’inspire pas une franche sympathie.
Pas de courrier, deux voitures contenant chacune deux soldats se relaient pour surveiller la maison, et surtout, pas de nom. Personne ne sait comment se nomme ce jeune homme de 23 ans qui en parait dix de plus avec ce visage morne et ces vêtements miteux.


Alors qu’il ouvre les fenêtres pour aérer la maison et également son esprit bien secoué par l’alcool ingurgité la nuit dernière, Thomas Davis, plisse les yeux, supportant peu le soleil avec le mal de crâne quotidien qui le prend après chaque retour difficile de soirée.
Il tourne en rond dans cette magnifique petite maison aux couleurs blanches et mauves éclatantes.
Ses yeux tristes se focalisent sur une photo encadrée contre le mur, seule photo apposée contre les parois de la demeure. Il apparaît dessus, les cheveux courts, rasé de près, vêtu d’un treillis, portant dans ses bras un nourrisson et tenant de l’autre par l’épaule sa compagne, une charmante jeune femme brune, coupé au carré.
En détaillant la photo, il se pince les lèvres :
Thomas - " Vous me manquez tellement… "

Il détache ses yeux lorsque les larmes viennent et choisit d’aller dans le garage en ôtant son horrible veste et son maillot rapiécé. Il arbore ainsi une musculature que personne ne lui prêterait et saute pour saisir une barre de fer qui traverse la dépendance pour entamer une longue série de traction…


5 juin 2027.
Une nouvelle fréquence de tir des T700 reprend et fait crouler davantage d’hommes.
En l’espace de cinq minutes, les forces humaines ont été réduites au trois quart contre seulement trois T700 hors de combat.
Désormais prisonniers de leur refuge, chaque issue bloquée par les flammes, les résistants perdent du terrain à mesure qu’avance les Terminators.


John, recroquevillé sur lui-même au fond de sa cellule, entend par quelques cliquetis métallique que la nouvelle rafale de feu des robots a eus raison du cadenas le retenant prisonnier.
Connor ouvre sa prison et ramasse sur le corps d’un malheureux un pantalon qu’il enfile aussitôt.


Les rares soldats équipés de thermite effectuent quelques assauts suicidaires pour emporter les machines qui résistent aux lance-grenades.

Les plasmas sont bien longs à se recharger. Donc à court de munition, les T700 avancent pour engager le combat à mains nues.
Mis sans difficultés à l’épreuve des balles, ils sont néanmoins ralentis par les actions courageuses des humains qui usent d’ingéniosité pour les ralentir.


Immobile depuis qu’il a tiré une roquette pour enrayer la retraite des humains, le T900, connu pour être la plus cruelle des machines, observe la situation.

Dans la cage où sont parqués les chiens, ceux-ci sautent contre les grilles et grognent de rage.
Jesse, grâce à son expérience de commandant, comprend aussitôt la situation :
Jesse - " Les chiens. Le T900 est capable d’émettre des ultrasons pour retourner les animaux contre leurs maîtres. "
Son second, le capitaine Hamilton qui vide ses chargeurs aux côtés de Jesse donne aussitôt l’ordre d’abattre les chiens.
Les soldats à proximité retournent les armes contre les animaux devenus fous. Hélas, la persévérance des animaux leur a permis d’avoir raison des grilles. Deux d’entre eux échappent aux balles et dévorent chacun un soldat.
Allison, postée à côté, n’a pas d’autres choix que de mitrailler les deux bergers-allemands féroces ainsi que les deux hommes agonisants.

Le T900 peut reprendre ses tirs maintenant que sa concentration sur l’émission d’ultrason est achevée.

Habilement, la tenace Jesse a déjà visé au sniper la sortie du canon du lance-roquettes du Terminator à l’endosquelette blindé.
L’arme explose sur l’épaule du T900 et lui arrache le torse. Le meneur de ce régiment de machines n’est plus d’actualité !


Toutefois il en faut plus au commandant Flores pour crier victoire :
Jesse - " Il reste encore quatre T700 mais à coup sûr d’autres vont arrivés. "
Jack - " L’issue de secours sous la tente a été ensevelie par le tir de roquette. "
Alors qu’un T700 arrive derrière les deux gradés, une rafale dans le dos de celui-ci les sauve in extremis.
Le héros, torse et pieds nus, n’est autre que le prisonnier, John Connor, armé du fusil d’un défunt.

Jesse et Jack s’échangent alors, surpris, un regard comme pour se donner mutuellement leur accord pour donner la riposte.
Maintenant que le T700 a focalisé son attention sur l’adolescent, Jesse et Jack répliquent à leur tour pour éliminer le Terminator.


John, libéré de cette contrainte, vient ramasser quelques soldats grièvement blessés et proches de se faire dévorer par le feu.
Lorsqu’il lève la tête pour avoir une vue d’ensemble sur la situation, il se trouve face à un dilemme !
D’un côté, Riley est dans la ligne de tir d’un T700.  De l’autre, un second T700, privé de ses jambes, rampent à toute vitesse dans le dos d’Allison.
D’un côté celle qui l’a aimé, de l’autre celle qui incarne sa bienfaitrice.
D’un côté celle qui lui a offert sa première nuit d’amour, de l’autre celle dont l’apparence l’obsède…


5 juin 2008.
Après de nombreuses heures de route à bord d’un tacot qu’elle a acheté dans un garage peu regardant sur l’identité de ses acquéreurs, Sarah revient dans cette ville où elle a vécu tant de chose ces dernières années, Los Angeles.

Elégamment vêtue, elle choisit de s’inviter à l’intérieur du campus de Jordan Cowan l’air de rien.
Profitant des heures de classe pour fréquenter le moins possible de professeurs présents, Sarah rentre dans leur salle pour s’installer sur un ordinateur en réseau.
Peu habile avec les machines, elle bénéficie de l’aide d’un jeune et séduisant professeur :
Prof - " Besoin d’aide ? "
Sarah - " Euh… Oui, je veux bien, je n’ai jamais réussi à m’habituer à l’intronisation de l’informatique ! "
De ses belles dents blanches, il offre un sourire charmeur à la mère de John :
Prof - " Rien de bien compliqué regardez. Il suffit de taper notre mot de passe et vous avez accès à la base de données élèves pour indiquer vos notations et appréciations. Désormais, il ne vous reste plus qu’à taper ici le nom et le prénom de l’élève de votre choix. "
Sarah lui répond d’un bref sourire pour le remerciant en espérant pouvoir poursuivre seule. Néanmoins, le bel enseignant continue :
Prof - " Hum… Vous êtes nouvelle ? Il ne me semble pas vous avoir vu en salle des profs ? "
Sarah bluffe :
Sarah - " Mme Grubman, professeur de littérature, je reviens de congés maternité. "
Déçu, il se ravise :
Prof - " Ah… Maternité… Je vois… Euh… Si vous avez besoin de moi je suis en fond de salle. "
Sarah lui offre un sourire peu franc pour le remercier pendant qu’il retourne vaquer à ses occupations, penaud.

A présent, seule devant la machine, Sarah tape le nom et le prénom de Cowan Jordan et accède à la liste de ses informations scolaires et personnelles, y compris son adresse.
Sarah imprime le tout, ferme sa page de navigation intranet et quitte la salle en toute discrétion…


5 juin 2027.
Riley ou Allison ? John a choisi.
Il abandonne son fusil vide et en ramasse un chargé. Il court si vite et est absorbé par le cruel choix qu’il est obligé de faire qu’il n’entend plus les nombreuses détonations tout autour de lui.
L’espace d’un instant, il oublie les atrocités qui l’encerclent, ne pensent plus au danger. Les cadavres calcinés, les blessés qui implorent de l’aide, les estropiés qui espèrent emporter dans un dernier élan de courage un Terminator, les balles ennemies qui le frôlent… Plus rien ne l’importe, il sprinte à travers le hall du refuge.


Dans la trajectoire du lance-flammes d’un T700, Riley, en toute insouciance, vient chercher un enfant qui pleure sur le cadavre de sa mère.
Soudain, alors que le jet enflammé approche de son dos, son sauveur vient la plaquer au sol !


Pendant ce temps, le T700 rampant attrape les chevilles d’Allison.
Aussitôt happée vers le parterre insalubre, le T700 la maintient au sol avec la main droite et vient chercher son frêle cou de sa main gauche.

Brusquement, un violent coup de pieds colle la tête du Terminator sur le béton fissuré qui sert de plancher et, avant que la machine n’ait le temps de se remettre de cet effet de surprise, son propriétaire ne lâche pas la gâchette de son fusil-mitrailleur.
Situé à hauteur de la puce du Terminator, la pluie de balles endommage le système du T700 !

L’étau qui maintient Allison se desserre. Heureusement, aucune balle n’a touché la belle.
Les yeux rouges sang du Terminator s’éteignent, Allison se relève et observe son sauveur qui ne daigne pas la dévisager.
Trop affecté par le choix qu’il vient de faire, John cherche plutôt en direction de Riley les conséquences d’une telle décision.


Miraculeusement, celle-ci est allongée sous le corps de son ange gardien, le robuste Adam Hernandez, encore en vie, tout juste capable de tenir sur ses jambes.


John souffle et passe sa main sur son front pour retirer la sueur qui perle partout sur son corps en raison de la température dégagée par le violent incendie qui ravage la cachette.


Les tirs s’estompent enfin, le dernier T700 est stoppé. Il ne reste que le bruit du feu qui consume les cadavres et les logis de fortune, accompagnant les pleurs de ceux qui ont perdu les leurs dans cette fusillade ou encore les gémissements des blessés.


Malgré l’affliction, les rescapés se réunissent au centre, prisonniers de l’incendie.
Quatorze soldats dont Jesse, Jack, Adam et Allison, vingt-deux civils comprenant Riley et majoritairement composés de vieillards et d’enfants, puis John composent le très petit nombre de survivants dans cette base peuplée par deux-cents habitants il y a encore une heure.
Jesse - " Nous devons fuir et vite. D’autres vont arriver. "
Allison - " Par où ? Nos deux issues sont sous les flammes. "
Véritable révélation de cette bataille, John se permet d’intervenir :
John - " Et de l’autre côté de ma cellule, par les évacuations d’eaux ? "
Adam - " Nous n’utilisons pas les chemins d’eau plus profond d’un mètre. Ils sont surveillés par des Hydrobots, des Terminators marins. "
Jesse - " Nous n’avons pas d’autres solutions. "
Jack - " Nous avions anticipé la probabilité d’une retraite inattendue. Par la voie d’eau que nous indique le gamin, au bout de quatre kilomètres de tunnel, nous regagnerons le parking d’un ancien centre commercial dans lequel nous avions pris le soin de regrouper des voitures et un camion. "
Adam - " Quatre kilomètres dans une eau profonde d’un mètre vingt, avec des civils, au beau milieu de Terminator marins ! Quelle magnifique excursion ! "

John, agacé par la manque d’harmonie et l’indécision de l’armée, déclare sans complexes :
John - " Si tu préfères attendre que d’autres Terminators terrestres arrivent, c’est ton droit. Moi je me barre. "
Jack le braque aussitôt avec son arme. John, stupéfait, fait de même, tous les autres soldats pointent leurs armes sur l’adolescent :
Jack - " Tu iras où on te le dira. Tu es notre prisonnier. "
John - " Bordel ! J’en ai marre de votre cinéma. Si je vous suis, vu votre organisation, je claquerai tôt ou tard. Donc, mon capitaine, vous me foutez la paix ou je vous embarque d’une balle dans la tête avec moi. "
Jesse - " Baissez-moi vos armes pour l’amour du ciel. Tous ! Il est bien temps de nous foutre sur la gueule quand on est au milieu d’un enfer ! Et je vous rappelle que ce gamin a sauvé certains d’entre nous aujourd’hui. "
Tous écoutent le commandant et font la moue à l’idée d’être pris au piège.
Personne n’ose prendre d’initiative, tous restent tête baissées…

John soupire et s’engage dans le tunnel où il était prisonnier pour arriver au bout de celui-ci à une grille qu’il ouvre en tirant une balle sur le cadenas.
Jesse tourne la tête dans toutes les directions possibles, elle ne trouve pas d’autre issue que celle de John. Alors les survivants le suivent…

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