Chapitre 76

Chapitre 76

Sous le club argentin où sont réunis Tromos et Vasiliás, dans les caves, les effusions de sang ne cessent de tapisser les murs.
A mesure que le Berserker de la Terreur progresse dans ces sous-sols de l’horreur, il brise l’existence des criminels qui exploitent femmes et enfants.
Sans craindre les armes, il s’enfonce dans les ténèbres où il libère régulièrement des cages de fers, des humains traités comme des marchandises. Il trouve aussi des opposants politiques hauts placés, enfermés par Segador.
L’enfant du pays répète sans cesse à cette cinquantaine de captifs : « Attendez-moi devant les marches. Je vais vous sortir de là. »
Du revers d’une main, il détruit des stocks d’armes, de contrefaçons et de drogues. De l’autre, il élimine sans ménagement ces mercenaires recherchés dans toute l’Argentine.

Arrivé au fond de la salle, dans une ultime pièce fermée par de longues bâches, il reconnaît à travers les toiles plastifiées une ombre encore plus grande que ses deux mètres quatre-vingt-trois.
La créature qu’elle représente libère une respiration glaciale, cruelle et animale.
Le sol est rouge et blanc, mélange de corps sans vie desquels s’écoule toute leur hémoglobine.
La bête est nue, agenouillée. Elle s’acharne sur un cadavre complètement désarticulé, à force d’abuser de lui.
Horrifié, Tromos ne laisse pas cet homme difforme poursuivre : « C’est toi le monstre dont me parlait celui qui m’a conduit ici je présume ?! »
L’erreur de la nature se dresse immédiatement devant lui, exposant une musculature ahurissante et un visage grossier. De longues dents pointues composent sa bouche qui demande : « T’es qui toi ?! C’est Segador qui t’envoie ?!
_ Je suis venu tuer Segador. Mais avant ça, je me suis occupé de tous tes petits copains. C’est ton tour à présent. »
Le monstre, dans le plus simple appareil, se jette sans tergiverser sur Tromos.
L’Argentin profite de sa vitesse pour le devancer et le plaquer au sol.
D’une seule main, il lui arrache une de ses canines qui est aussi longue qu’un doigt et s’en sert pour la lui planter dans un testicule.
Le monstre ne peut que hurler de souffrance.

Son cri retentit dans toute la cave et fait frissonner les protégés de Tromos, qui l’attendent à l’entrée, leur rappelant à quel point leurs peines en ces murs sont encore fraîches.

A l’autre bout, Tromos continue de torturer le bourreau de cette ville clandestine en perforant toute la surface de son corps avec ses poings.
Lui brisant les os.
Délogeant ses organes.
Il continue ainsi jusqu’à ce que la mort, lente et pénible, s’en suive.

Le colosse, d’ordinaire cordial et attentionné, revient éclaboussé des entrailles du mal vers les prisonniers.
Seuls les visages craintifs et perdus des enfants le ramènent à la raison : « Je vous reconduis à la surface et je vous promets que ces hommes ne vous feront plus de mal. »
Un politicien, apparemment influant vu l’estime que lui portent les autres rescapés, essaie de s’attirer les faveurs de l’Arèsien : « Vous êtes formidable. En annihilant ce criminel historique vous allez briser la corruption dans ce pays. Vous allez être le symbole de la l’émancipation de l’Argentine face au crime… »
L’intéressé l’interrompt en posant sa main sur son épaule : « Vous semblez être connu et respecté.
_ Je suis l’ancien ministre de la justice. Je me suis soulevé contre ma hiérarchie et mes semblables, lorsque j’ai découvert que de nombreux fonctionnaires étaient achetés par Segador. J’ai toute une liste de noms qui…
_ Bien, tourne court Tromos. Alors je vous confie tout le succès de ce sauvetage. En remontant cet escalier, vous arriverez derrière le bar de la discothèque. Sortez vite de cet établissement. Assurez-vous que tout le monde vous suit. Et appelez des secours une fois dehors, appelez des personnes de confiance, des médias indépendants. Dites-leur que Segador est mort. »
Sans même attendre la réponse de son interlocuteur, sans même se nourrir de gloire après tous les mercis qu’il reçoit en traversant la foule de prisonniers, Tromos sort le premier du sous-sol, en forçant la porte que son guide avait pris soin de verrouiller derrière eux plus tôt.
Déterminé, focalisé sur Segador, il réintègre la boite de nuit au milieu de clients déchaînés au beau milieu d’une luxure apparente.

Son air engagé et ses vêtements couverts de sang, attirent l’½il des vigiles du club, qui, tour à tour, devinent ce qui a pu se passer en bas. Encore plus, lorsque les prisonniers s’échappent.
Sans la moindre discrétion, Tromos fracasse chaque gardien qui espère venger ses collègues.
Immédiatement, la clientèle se passionne avant de comprendre très vite, après quelques coups de feu, que leurs vies sont en danger.
Autour de Tromos, un effet de panique s’en suit. Un raz-de-marée humain quitte désespérément l’enseigne dans les hurlements et la musique assourdissante qui continue d’être jouée.

En quelques minutes, l’immense piste de danse est désertée, seuls quelques innocents pris dans les balles perdues ou piétinés par la clientèle apeurée, accompagnent les corps des mercenaires de Segador.
Tromos, agacé par la musique et le clignotement des jeux de lumière qui animent la salle vide fixe avec détermination l’étage vers lequel Vasiliás et Peligra l’ont devancé. (Reste 55034 caractères)
 

Chapitre 75

Chapitre 75

A l’abri du sinistre spectacle qui se joue dans les sous-sols du Disfrute, ce bar de nuit argentin où il s’est rendu avec Tromos, Vasiliás profite de la prestation de danse de Peligra.
Après plusieurs mouvements sensuels, elle entame quelques gestes acrobatiques pour lesquels elle ne présente aucune faiblesse. Partant du haut de la barre de pole dance pour en redescendre lascivement, tel un reptile à une vitesse de plus en plus folle, elle s’applique ensuite à effectuer une chute tête la première vers le sol en se réceptionnant avec ses mains pour mieux réaliser avec ses jambes un grand écart.
Les changements de pistes musicales n’altèrent en rien ses prouesses. Et lorsque le rythme varie à nouveau, elle resserre de plus belle ses jambes sur la poutre chromée.
Etendue sur le podium, le talon de son pied gauche en appui contre la barre, elle expose davantage à la seule vue de Vasiliás ce qui se cache sous le vêtement noué sur ses hanches.
Le Berserker de la Royauté profite de l’occasion pour glisser quelques billets, après avoir remonté ses mains du creux de ses genoux, jusque ses fesses en passant par ses fermes cuisses.
Cette récompense ne semble pas suffisante pour atténuer l’ardeur de la voluptueuse artiste. En appui avec ses mains pour saisir le centre vertical de sa scène à l’arrière de son dos, elle se relève en tournant sur elle-même, maniant élégance et sensualité.
Debout, abandonnant sa tribune, elle arrive jusque sous les yeux de son hôte devant qui elle passe charnellement sa main sur ses hanches et autour de son nombril. Puis, elle imite ses caresses en descendant sous la soie, ou en remontant du haut de ses cuisses jusqu’à sa croupe rebondie lorsqu’elle lui tourne le dos. Ainsi elle remonte sa robe en s’agrippant sensiblement les fesses et dévoilant enfin son boxer.

La sensualité de ses gestes, mêlée à ses courbes généreuses, attirent la curiosité des autres clients qui s’amassent peu à peu tout autour en continuant de danser. En mauvais acteurs, hommes comme femmes, curieux d’admirer Peligra, profitent que le club soit bondé pour s’approcher comme si de rien n’était.

Ramassant quelques billets supplémentaires, Peligra répète ses gestes en massant sa poitrine à mesure que sa veste abandonne avec grâce son corps en glissant le long de ses bras pendant que sa langue ne cesse de faire le tour de ses lèvres qu’elle mordille à l’occasion.
Déroulant la soie qu’elle utilise pour serrer brièvement Vasiliás contre elle, Peligra pose ensuite une jambe sur la banquette afin de laisser son spectateur introduire à l’intérieur de son sous-vêtement une nouvelle récompense.
Au moment où elle choisit de dévoiler davantage de ses charmes, Vasiliás lui tend une liasse de billet : « Tu es si admirable que tu as captivé tous les regards alentours sur toi. Mais je refuse de partager un aussi beau spectacle. »  (Reste 58477 caractères)
 

Chapitre 74

Chapitre 74

Dans le night club de Buenos Aires où Tromos a choisi de se venger, celui-ci est parvenu à soudoyer un employé, en se faisant passer pour un amateur de sensations fortes.
Il suit impatiemment le salarié à l’allure louche.
Enfoncé à l’arrière du club, là où les basses détonnent de façon moins assourdissante, il progresse dans une pièce sans lumière.
A l’étroit dans le couloir sombre qu’il traverse, il bute régulièrement contre des cartons remplis de stocks de verres et d’alcool.
Soudain, le barman stoppe sa progression.
Il tâtonne contre le mur.
Puis parvient enfin à trouver l’interrupteur.
Il illumine un escalier en béton qui commence devant eux.
Alors, ils s’enfoncent dans les sous-sols à l’hygiène déplorable.

En s’y engageant, ils croisent un individu, qui remonte en réajustant son pantalon.
Celui-ci salue le guide du Berserker : « Tiens ! Prends ces billets en plus ! Ça valait vraiment le coup. Il était génial celui-là. »
Puis l’inconnu regarde Tromos avec complaisance : « Toi aussi tu viens voir les petits nouveaux ? »
Le barman aux attentions crapuleuses prend congés en reprenant sa route : « Non laisse tomber… Notre ami est là pour tout autre chose ! »

Dans le flou, Tromos déboule enfin dans une grotte clandestine où plusieurs pièces de fortune sont montées à l’intermédiaire de palettes de bois et de bâches plastifiés.
Le sol est terreux et l’air humide.
Les murs sont faits d’un vieux béton craquelé, où quelques graffitis servent de décorations.
Par les trous dans les toiles, l’investigateur reconnaît dans chaque pièce des prostituées, des mallettes d’argent, ou des établis qui servent de laboratoires de fortunes pour quelques dealers de drogue.
Puis, dans la pièce où il est conduit, croyant avoir vu jusqu’ici tout ce qu’il pouvait y avoir de pire en l’homme, il tombe nez à nez avec un petit garçon au corps nu et battu.
Sur ses jambes maigrelettes, coule encore le sang et la honte du monstre venu abuser de lui. (Reste 51360 caractères)
 

Chapitre 73

Chapitre 73

En Argentine, à Buenos Aires, pendant que Tromos suit un employé du club peu fréquentable, Vasiliás et Peligra s’isolent plus loin.
Au détour de quelques voiles tombés du plafond destinés à offrir de l’intimité à ceux qui souhaitent s’écarter de la piste de danse, Vasiliás ne perd pas des yeux Peligra.
Partageant côte à côte un verre de champagne, le bras écarté à hauteur du dossier du canapé, comme pour rapprocher la sublime créature de lui, Vasiliás s’occupe de détourner son attention de Tromos.
De sourires en sourires, de compliments en compliments, les deux êtres profitent de cette soirée pour goûter à la présence de l’autre.
Les jambes recroquevillées sur le divan, Peligra laisse à Vasiliás, tout le loisir d’admirer sa poitrine grande offerte sous sa veste déboutonnée.
Très vite, l’ancien homme d’affaires tend quelques billets en indiquant la barre de pole dance : « Quitte à passer une bonne soirée, autant ne pas tout gaspiller en champagne. Il me semblait t’avoir affirmé que j’aime qu’on danse pour moi. »
Comme pour accompagner la demande du richissime Américain, le disque-jockey enchaîne les musiques rythmiques permettant de remuer avec sensualité.

Un simple clignement de paupières de Peligra suffit pour donner à Vasiliás son approbation.
En se levant méthodiquement afin de cambrer chaque partie de son corps, elle ramasse un seul billet qu’elle vient glisser sous la soie entourant sa taille et le haut de ses cuisses à la peau chocolat au lait.
Elle cramponne fermement la tige de métal dressée jusqu’au plafond depuis le podium qu’encerclent les fauteuils sur lesquels Vasiliás s’affale à son aise.
Faisant plusieurs fois le tour de l’axe sur lequel elle descend et remonte continuellement sa main droite comme pour mimer un geste tendancieux, Peligra commence à y rapprocher son corps. Le frôlant en allant d’avant en arrière, tout en tournoyant, elle alterne les rotations dans un sens puis dans l’autre, en s’appliquant chaque fois à enrouler langoureusement sa jambe contre le barreau ferme et froid.
Se saisissant d’une nouvelle coupe fraîchement servie, Vasiliás ne perd pas de vue le spectacle que la véloce jeune femme lui offre.
Suivant de plus en plus les vibrations sonores, elle choisit de lui tourner le dos et de baisser la tête toute en relevant son postérieur. Elle répète cette position, en alternant avec une autre encore plus significative, pour laquelle elle relève une jambe le long du barreau afin d’offrir la vue de son entrejambe écarté mais encore dissimulé sous son n½ud de soie…


Pendant ce temps, en terrasse, à Athènes, Mars tapote tour à tour les doigts de sa main droite sur la table contre laquelle son coude gauche est appuyé pour maintenir sa tête dans la paume de son autre main.
Il est absorbé par le récit d’Eris…

Flashback
Après un intense entraînement, Shoko et Rumi se hâtèrent à Honkios.
Néanmoins, le marché distrayait particulièrement la vorace Shoko.
_ « Shoko ! Il va être l’heure pour les prêtresses de descendre en ville ! Si nous n’allons pas nous cacher au cimetière maintenant, nous louperons ta s½ur !
_ Je sais, piétinait Shoko qui faisait la queue devant un étal, mais c’est ici qu’on trouve la meilleure viande du domaine, bavait-elle sous son masque ! Je compte bien utiliser les sacres que j’ai récupéré en récompense après qu’on a aidé ce petit vieux sur le chemin du retour !
_ Que nous avons récupéré je te ferai dire ! Nous étions deux à l’aider et à être récompensées je te signale ! Mais comme toujours tu t’accapares le tout pour la nourriture ! Tu es incorrigible ! »
Pour seule réponse, l’estomac de Shoko se mit à gargouiller.
Son bruit fut émis si fort qu’il en fit rigoler Filia, la fille du marchand qui aidait son père à servir les nombreux clients.
Alors, une idée vint à Shoko : « Je sais ! Tu vas faire la queue pour moi pendant que j’irai guetter ma s½ur, décréta-t-elle en saisissant Rumi pour l’y poster à sa place ! »
Sans même que Rumi ne put contester, Shoko lui claqua la monnaie dans les mains et partit à vive allure en direction du cimetière.
Blasée, claquant sa main sur son front masqué, Rumi n’eut d’autre choix que de la laisser s’éloigner.  (Reste 59373 caractères)
 

Chapitre 72

Chapitre 72

En Argentine, à Buenos Aires, éloigné des décibels, accoudé au comptoir, Tromos tourne le dos aux fêtards de plus en plus déchaînés.
Grognon, le Berserker de la Terreur, habituellement doux et attentionné, demande sèchement au barman : « Remettez-moi un cocktail du diable. Quadruple dose s’il vous plaît. »
En balançant plus de billets qu’il n’en faut, le régional de l’étape stupéfait le serveur.
L’employé ramasse ainsi une quinzaine de verre vide devant son généreux client : « Vous êtes épatant. C’est notre boisson la plus chargée. D’habitude, deux suffisent à mettre dans un état second. »
D’un rire gras, Tromos se vante.
Malgré ses piètres talents d’acteur, lui qui d’ordinaire est très humble, réussit à affirmer : « Petit gars, t’as pas à faire à n’importe qui. T’as pas vu la masse devant toi ?! »
Avec plaisir, l’homme ramasse l’argent et se contente d’un : « J’avoue ! »
Tromos bluffe jusqu’au bout. Il sort une liasse de billet, qu’il lui tend discrètement : « J’en boirai des tonneaux moi. Pas des saloperies de jus d’orange que tu mets dedans, mais juste de l’alcool que tu te sers. D’ailleurs, si tu peux me sortir quelques litres supplémentaires… »
Jusqu’ici fréquentable, le salarié présente une mine bien plus sournoise en s’emparant avidement de l’argent : « T’en as encore du fric ? »
Tromos se contente de hocher positivement la tête en faisant une mine blasée. Ce à quoi l’intéressé réagit : « Si c’est une bonne défonce que tu cherches, à ce prix-là j’ai mieux à te proposer. Suis-moi. »
Il claque des doigts pour faire venir un autre collègue.
Ainsi, il guide, en pressant le pas, son client vers une porte derrière lui…


En Grèce, depuis la terrasse d’un café où ils sont attablés, Kyoko et Mars fixent l’énorme monolithe de marbre gris bleu, veiné de rouge, qu’est l’Aréopage que visitent les touristes.
Ceux-ci, bien loin de se douter que la colline abrite encore le sanctuaire d’Arès, ignorent jusqu’à la présence des deux réincarnations au milieu d’eux.
_ « Tu as de quoi payer, questionne Arès ?
_ Nous n’en aurons pas besoin, suggère Eris. Tu vois la table au bout de la terrasse ?
_ Celle avec le jeune couple ?
_ Celui-là même. D’ici la fin de notre entrevue, la discorde permettra de nous éclipser, sans qu’on nous remarque.
_ Cela m’arrange. Faire tout exploser à proximité de mon temple aurait pu mettre la puce à l’oreille du Sanctuaire. D'autant plus qu’ils me croient inactifs pour le moment. Mais dis-moi, quelle discorde les opposera ?
_ Lorsque je me suis éveillée il y a trois ans, j’ai semé des graines de la discorde partout sur Terre. Désormais, je peux lire dans le c½ur des gens infectés. Je lis dans le c½ur de la jeune femme, qu’elle voit un autre homme que celui qui lui fait face. Par le biais de mon cosmos et de la graine prête à germer, il me suffira d’accentuer son aversion pour ce dernier, tandis que j’utiliserai chez lui la jalousie en son c½ur. L’un ou l’autre finira bien par sombrer dans la folie et t’offrira un bain de sang.
_ Comme j’ai hâte de retrouver la surface quand tu présentes ainsi les choses. Hélas, nous avons peu de temps, avant que Vasiliás et Tromos ne reviennent d’Argentine et remarquent mon absence. Raconte-moi donc depuis ton retour sur Terre quel plan tu as fomenté.
_ Oui… Tout s’est passé l’année 1984… »  (Reste 60987 caractères)
 

Chapitre 71

Chapitre 71

Au Japon, dans la résidence Kido, à l’intérieur d’un grand salon illuminé par quelques halogènes, c’est le brouhaha.
Malgré les désaccords qui les opposent, la maîtresse de maison finit de convaincre ses chevaliers : « Il ne s’agit que d’une simple fête d’anniversaire. J’y vais pour affaires. Et puis Tatsumi m’accompagne. »
Le Saint aux mains gantées et à la tenue pourpre pousse ses camarades, Ichi, Nachi, Ban et Geki à le soutenir : « Malgré cela, un danger pourrait toujours roder. Je refuse que Seiya et les autres aient risqué leurs vies, pour vous laisser tomber dans les griffes d’un nouveau péril. Nous sommes le 21 mars 1987. Cela fait trois mois qu’ils sont dans le coma malgré les soins reçu à la Source d’Athéna, rappelle Jabu !
_ Jabu a raison, confirme Sho accompagné d’Ushio et Daichi. Seiya et nos amis sont toujours dans le coma. Rien n’est rassurant les concernant.
_ Vous tombez pourtant à pic, dit Saori en se tournant vers ses Saints d’acier. Vous pouvez confirmer qu’avec les moyens technologiques mis à votre disposition à notre quartier général sous le coliseum, vous pourrez tracer ma présence.
_ Oui mais…
_ Dans ce cas, vous n’aurez rien à craindre. De plus Ushio nous accompagnera pour piloter le jet qui doit m’amener dans la propriété des Solo, près du Cap Sounion. Je ne serai pas seule. »
De façon inattendue, silencieux jusqu’ici, Tatsumi sort de derrière un meuble un sabre de bois qu’il fait tournoyer autour de lui : « Et n’oubliez pas qu’elle sera accompagnée de Tatsumi troisième dan de Kendo ! »
Sa démonstration se solde par un geste malheureux qui fait basculer le buste de bronze sculpté à l’image de Mitsumasa Kido.
Il faut compter sur la réactivité d’une dernière invitée pour sauver l’ornement.
D’un claquement violent, un fouet vient enrouler la sculpture pour ensuite la ramener vers son maître d’arme.
Apparue par la fenêtre ouverte, ses spartiates montées sur talons et enroulées par-dessus son pantalon jaune au niveau des chevilles, la jeune femme blonde au justaucorps rose tend volontiers la statue à Saori.
Navré, Tatsumi se jette aux pieds de la réincarnation d’Athéna : « Oh ! Mon maître, mon maître ! Qu’ai-je fait ? »
Sous son masque, l’héroïne s’amuse de la situation. Quelques mèches de ses longs cheveux blonds tombent sur son masque de femme chevalier.
_ « Merci June Saint de bronze du Caméléon.
_ A votre service Athéna.
_ Alors ça y est, bondit Daichi jusqu’à l’amie de Shun ? Tu sembles parfaitement rétablie !
_ Oui, je suis de nouveau sur pieds et c’est pour cela que je voulais profiter de votre départ pour la Grèce Déesse Athéna pour vous accompagner. J’aimerai vivre au sein du berceau de la chevalerie, au Sanctuaire. Et…
_ Et veiller sur Shun n’est-ce pas, sourit amicalement la déité ? C’est entendu. »
A la fois gênée et enchantée de recevoir la bénédiction d’Athéna, June se courbe bien bas, pour lui rendre les hommages qui lui sont dus. (Reste 48246 caractères)
 

Chapitre 70

Chapitre 70

Les douze flammes de la grande horloge du Sanctuaire, sont éteintes depuis bientôt quinze jours.
Le retour d’Athéna au Sanctuaire a achevé l’année 1986 par un message de paix.
Depuis, à chacune de ses apparitions, Athéna est saluée par une clameur populaire qui rompt le calme habituel du domaine sacré.
Du fait de la conspiration de Saga des Gémeaux, son visage était resté mystérieux, au point même que certains doutaient de son existence. Dorénavant, depuis son avènement, la déesse se montre à eux régulièrement dans toute sa splendeur et sa noblesse.
Les habitants du Sanctuaire ne perçoivent aucun point obscur dans le sourire plein de force qu'Athéna leur retourne. Ils se réjouissent de la victoire de la justice et prient pour que la paix dure pour toujours.

Néanmoins, Saori conserve une profonde réserve de sentiments.
Si une certaine amélioration est à noter dans le rétablissement de ses Saints de bronze, elle s’ennuie néanmoins d’eux.
De plus, les messages réguliers des Steel Saints, relayés par des messagers basés à Athènes, inquiètent l’héritière de la Fondation Graad.

Ce n’est pas l’arrivée de Tatsumi qui la rassure.
Le majordome, accompagné de plusieurs gardes dont son inséparable acolyte, le père de Kyoko et Shoko, qu’il a rebaptisé du même nom que le sien, se présente dans la salle d’audience du Grand Pope.
Comme dans la plupart des maisons du zodiaque en travaux, il peut sentir l’odeur du plâtre et du ciment frais. Il ne reste bientôt plus rien des champs de bataille où le sang de beaucoup d’amis a coulé.
_ « Ah ! C’est incroyable Mademoiselle Kido ! Tout est bientôt comme neuf, la félicite Tatsumi !
_ En effet, nos ouvriers et nos soldats ont travaillé sans relâche. »
L’homme au visage dur et au crâne dégarni peut remarquer la mélancolie qu’exprime la déité. Gêné, il approche jusqu’au siège où elle est positionnée et se penche en avant pour lui remettre en bonne et due forme un courrier : « Je suis désolé de vous ramener à vos obligations humaines. Toutefois, Sho m’a transmis une invitation qui vous a été envoyée par la famille Solo. En effet, le riche héritier de cette compagnie partenaire de notre Fondation Graad vous invite à son anniversaire dans sa résidence en Grèce. »
Avec délicatesse, elle s’approprie le document et l’examine quelques secondes : « Je vois… C’est à quelques kilomètres d’ici et… Ce banquet aura lieu dans deux mois et demi. En attendant, je devrai pouvoir m’occuper des affaires de la Fondation depuis ces lieux, souffle-t-elle pleine d’amertume. »
La voix fort avisée de son protecteur, Mû, retentit dans la salle : « Peut-être devriez-vous retourner au Japon le temps de régler certaines choses Majesté. Après tout, aucun danger ne nous guette pour le moment. »
La parfaite réincarnation aux cheveux lilas n’attendait que l’aval de ses plus proches conseillers.
Tout en regardant le Saint d’or du Bélier faire son entrée depuis les deux grandes portes de la salle qu’il a ouvert lui-même, elle lève les yeux vers le plafond et demande : « Il est en effet nécessaire que je retourne auprès des membres de ma société. Beaucoup de décisions doivent être prises pour favoriser des ½uvres humanitaires et des investissements dans les pays en voie de développement. Qu’en pensez-vous Dohko ? »
Par télépathie, l’intonation fatiguée du Saint de la Balance approuve la décision : « Comme le dit Mû, aucun danger ne vous guette. Vos messagers sont revenus avec des retours favorables des différentes prises de contact avec les autres dieux. Blue Graad vous a renouvelé sa fidélité. Asgard et Yíaros ont salué votre retour. Les représentants des dieux égyptiens et indiens ont été heureux d’apprendre votre décision de retirer les troupes de Saga de leurs territoires. De plus, il est difficile pour Athéna de faire oublier à Saori qui elle est, ainsi que ses obligations. Il est nécessaire pour votre propre bien être de retourner vous ressourcer au Japon. Mû et les autres veilleront sur Seiya et ses amis durant ce temps.
_ Dans ce cas, peut-être pourrais-je rentrer en compagnie de Jabu, Ichi, Nachi, Geki et Ban ? Ils assureront ma garde tout en étant heureux de rentrer chez eux.
_ Il serait préférable de laisser un Saint d’or vous accompagner, s’inquiète Mû, sans vouloir manquer de respect à vos amis…
_ Jabu et les autres sont très fiers des exploits de Seiya et de ses compagnons. Il leur tient à c½ur de prouver leur valeur à eux aussi. Je suis certaine d’être en sécurité avec eux. 
_ Qu’il en soit ainsi, valide Dohko d’un air amusé depuis les Cinq Pics.
_ Dans ce cas Majesté, j’insiste pour que Kiki vous accompagne. En étant au plus près de vous, il pourra m’informer du moindre danger.
_ J’accepte sa compagnie avec plaisir Mû, rassure Saori d’un élégant sourire. » (Reste 53785 caractères)
 

Chapitre 69

Chapitre 69

Au Sanctuaire, Athéna poursuit sa marche dans l’ensemble du royaume pour signifier son triomphe à son peuple.

Dans le bourg autrefois habité par Apodis et sa famille, Paesco, le calme est retombé après le passage de la Déesse de la Sagesse.
Chez elle ici depuis son arrivée au Sanctuaire, Marin retrouve son modeste logis qu’elle a partagé durant des années avec Seiya.
Comme pour les gardes qui cessent de suivre la Déesse de la Sagesse à mesure qu’ils gagnent les lieux de leurs affectations, Marin a choisi de quitter les rangs pour regrouper quelques affaires, avant de prendre ses fonctions au temple des prêtresses comme le lui a demandé Athéna.
Le temps de la convalescence de Pégase sur qui elle doit continuer de veiller, elle achèvera la formation des aspirantes Saintias. 
Elle tourne dans cette minuscule demeure aux sols et aux murs faits de pierres.
Son regard s’attarde sur un tableau où est accroché le poster de l’anatomie humaine.
Elle reste les yeux rivés dessus et retire son masque pour libérer son visage éreinté par les derniers événements : « Seiya… Tout s’est déroulé tellement vite depuis ton départ, que je n’ai encore rien rangé du matériel qui me permettait de te donner des cours. »
Une voix empreinte d’une affection profonde fait sursauter la jeune femme : « Qu’a-t-il bien pu se passer depuis ce départ ? Je ne t’ai plus revu depuis que tu es partie au Japon en compagnie de Misty. »
La Saint d’argent se tourne, pour mieux profiter de la beauté de l’homme qui vient de faire irruption chez elle.
Malgré leur rupture il y a un an et demi, ils n'ont jamais cessé de penser à l’autre. Et l’opportunité de se retrouver seul avec celle qu’il aime était trop tentante pour Aiolia.
Le Grec aux cheveux châtain clair décrispe son visage dur, pour laisser émerger un timide sourire envers l’Aigle de Zeus. Ignorant tout de l’origine de Marin, il espère que celle-ci puisse lui en dire plus en répondant à sa question.
Néanmoins, elle préfère inverser les rôles.
_ « Tu sembles t’être bien remis de ton combat face à Seiya ?
_ Il est vrai qu’il est parvenu à m’asséner plusieurs coups durant notre affrontement. Malheureusement, je n’étais pas moi-même à cet instant.
_ Athéna a accepté que tu cesses de l’accompagner ?
_ A vrai dire, j’ai prétexté vouloir m’assurer que les prises de fonction des nouvelles unités de soldats se fassent comme il faut pour m’attarder ici.
_ Une vraie tête brûlée. Tu ne changeras donc jamais. »
L’expression charmée de Marin ne passe pas inaperçue auprès du Lion qui se précipite devant elle pour lui cramponner les mains. Il profite qu’elle ne porte pas son masque pour lire dans ses yeux et voir à quel point elle l’aime toujours. Espérant en tirer profit, il lui déclare sincèrement : « Maintenant qu’Athéna est parmi nous, peut-être pourrions nous lui demander sa bénédiction ? »
Sachant cela impossible après les révélations qu’elle a faites, Marin prétexte : « As-tu envisagé la même chose avec la défunte Naïra Saint de bronze de la Colombe ?
_ Nous étions séparés et le contexte était nettement différent.
_ Crois-tu qu’il l’est aujourd’hui ?
_ Athéna est revenue. La paix va pouvoir perdurer. Et… Et moi je n’ai jamais cessé de t’aimer.
_ La paix est éphémère, tu le sais tout autant que moi. D’autres dieux se montreront. Quand à nous, tu sais que malgré tout l’amour qu’on peut se porter, c’est impossible. »
Le chevalier d’or refuse d’entendre raison. Il tire fort contre lui Marin, à tel point que leurs deux Cloths s’entrechoquent. L’enserrant fermement avec son bras droit dans le creux du dos, il l’approche à chaque seconde un peu plus de lui.
La pression accumulée par les dernières batailles, ainsi que le manque d’affection de ces derniers mois pèsent dans la décision de Marin. Inexorablement attirée par cet amant pour qui son c½ur bat la chamade, elle hisse son mètre soixante-sept jusqu’au mètre quatre-vingt-cinq du frère d’Aiolos. Très vite, elle recouvre cette sensation chaude et humide qui la parcoure en reconquérant les lèvres d’Aiolia. Quelques baisers délicats suffisent à délier leurs corps.
A mesure que leurs langues se caressent lors de suaves mouvements, ils défont l’un l’autre, morceau par morceau, les pièces métalliques qui plus d’une fois leurs ont portés assistance.
Pendant que leurs mains parcourent le corps de l’autre sous leurs tuniques, Marin s’appuie à son tour contre lui pour le forcer à s’allonger sur l’épaisse table en bois où Seiya s’endormait durant les leçons qu’il recevait.
Le dominant en cet instant, elle installe ses sommaires cinquante et un kilos sur son bassin pour mieux se pencher et lui dévorer le buste. Partant de ses pectoraux en acier trempé, elle descend peu à peu tout le long de son torse jusqu’à sentir sous ses lèvres chaque cran de ses abdominaux. Pendant que ses mains continuent de plonger plus bas sous ses vêtements, elle réussit à murmurer : « Quoi qu’il puisse se passer, cet instant que nous partageons est bel et bien le dernier. »
Couché sur le dos, passant ses mains dans ses cheveux, partagé entre le plaisir intense des baisers langoureux qui s’approchent de son intime anatomie et la détresse de perdre celle qu’il aime, Aiolia ferme les yeux… (Reste 41917 caractères)