Chapitre 83

Chapitre 83

Ce 22 mars 1987, parait semblable à n’importe quel autre jour au royaume d’Asgard.
Le vent glacial propage la neige. Elle tombe depuis des heures tout autour du Walhalla.
Chacun vaque à ses occupations, à l’exception près que celui qui accompagne la Princesse de Polaris ce jour n’est pas Siegfried mais Alberich.
Et c’est bien pour cela que Sigmund rejoint l’Autel du Destin où prie chaque jour Hilda.

Confuse après le trouble semé entre eux par Thétis, Hilda préfère s’éloigner ponctuellement de son bienfaiteur, pour permettre à de Megrez de redorer cette image qu’il a tant de mal à faire valoir.
Par précaution, conscient que son aîné, chef des armées d’Asgard, est appelé à devenir God Warrior un jour, Siegfried s’en est trouvé rassuré de pouvoir compter sur son frère pour garder un ½il sur eux.

Pourtant, en ce jour d’apparence ordinaire, une vaste secousse vient avertir les guerriers les plus alertes.
L’ensemble du domaine tremble l’espace d’une dizaine de seconde.
Renversant l’argenterie que Lyfia nettoie dans le grand salon.
Menaçant de plusieurs avalanches les promeneurs, comme par exemple Freya qui peut compter sur Hagen pour la secourir. Ou mettant en exergue les combattants les plus vaillants comme Balder le vagabond, ou Fenrir et sa meute.
Faisant s’écrouler les logis les moins bien lotis, que Thor maintient afin d’éviter à une famille toute entière d’être prise sous les décombres. Assisté de Syd il donne l’alerte aux plus démunis et évacue Helena et ses jeunes frères et s½urs.
Faisant choir sur son postérieur la cohorte qu’entraîne Héraclès, son supérieur, dans l’enceinte d’une caserne.
Inquiétant le malhonnête Fafner, encore impliqué dans une bagarre de taverne.
Brisant quelques vitres du palais dont les éclats auraient défiguré ses habitants, si Frodi n’avait pas été présent… (Reste 50551 caractères)
 

Chapitre 82

Chapitre 82
 
Sur la plus septentrionale des quatre îles principales de l'archipel du Japon, Hokkaido, se matérialise la silhouette de Kyoko.
Légèrement vêtue de sa jupe et de son chemisier, la jeune femme progresse dans le plus haut relief montagneux de l’île.
Alors que quiconque ne tiendrait pas une minute dans ce climat, elle prend le temps de progresser dans la tenue scolaire qu’elle a choisi pour rendre visite à Mars en Grèce.
D’apparence chétive, elle avance sans difficulté, caressée qu’elle est par les bourrasques de vent gelé, sur les sentiers sinueux.
Tout à coup, au-dessus de sa tête, le bruit de raie d’hélices perturbe son allégresse.
Un drone s’infiltre dans cette zone inhabitée et inexplorée depuis trois ans maintenant que le Jardin d’Eden a rejailli des entrailles terrestres.
En débouchant en sortie de forêt sur le flanc de la montagne, elle s’en amuse : « Ils ne comprendront donc jamais. »
A cet instant, morceau par morceau, l’appareil se disloque puis explose pièce après pièce.
Elle observe alors devant elle des vestiges de la Grèce Antique taillés à même la roche.
_ « Ils ne parviennent plus à accéder à ce lieu. Les barrières naturelles sont insurmontables. Alors ils tentent par leur technologie, sans jamais accepter qu’ils ne peuvent pas tout s’approprier sur cette Terre, d’atteindre ce lieu qui les rejette. La limite des hommes est atteinte là où le choisissent les dieux. »

Revenue de son escapade en Grèce avec Arès, Eris profite du soleil levé de ce 22 mars 1987 pour admirer en plein Japon de hautes colonnes de la Grèce antique. Elles érigent divers prieurés avec en sommet de flanc de montagne un temple plus imposant.
Son ascension commence en slalomant les monceaux de roches retournés par la résurgence du Jardin d’Eden où se mêlent piliers effondrés et pierres brisées.
Aussitôt, quelques Dryades aux Leaf noires et amarantes sortent des décombres pour prendre en étau la jeune femme jusqu’à ce que celles-ci reconnaissent leur déesse.
Toutes s’agenouillent instantanément tandis qu’un Ghost Saint apparaît.
D’un claquement de doigt il chasse les Dryades.
_ « Rigel, quel plaisir que tu viennes m’accueillir. »
Le Fantôme pose genou à Terre. Un voile flou couvrant ses yeux, Rigel, imposant dans sa Leaf d’Orion, démontre toute sa dévotion : « Quoi de plus normal Kyoko. »
En passant à côté de lui, elle lui caresse affectueusement le visage en forçant à hauteur du menton pour le forcer à se relever : « Rigel… Je t’ai déjà demandé de ne plus me nommer ainsi en ce lieu… »
Il la laisse passer devant et la fixe reprendre la route.
Son regard s’éclaircit alors, reprenant la vigueur qui était la sienne avant qu’Eris ne lui ôte la vie sur l’Utérus. A cet instant, lui reviennent les souvenir du meurtre de Mayura et du baiser mortel qui le firent rentrer dans le camp de la Déesse de la Discorde…
Il devina aisément l’affliction de ses anciens camarades il y a trois ans après la bataille sur l’Utérus… (Reste 52488 caractères)
 

Chapitre 81

Chapitre 81

En Argentine, devant le Disfrute, les secours ont fini de prendre en charge les prisonniers de Segador et la clientèle qui a fui les balles.
Les forces de l’ordre sont maintenant regroupées autour du night-club, prêtes à l’intervention.

A l’intérieur de la chambre, Vasiliás l’a bien ressenti.
Bien que désormais ce soit Peligra qui semble plus envieuse que lui, il devine que son instant de plaisir dans le monde contemporain doit cesser.
Peligra, elle, s’est levée sur la chaise pour coller contre le visage mal rasé de l’Américain, le bas de ses hanches.
Son souffle devient si envieux, haletant, qu’il étouffe à certains moments la musique qui résonne dans la pièce.
Décidée à accentuer son plaisir, elle redescend peu à peu pour s’accroupir contre lui, bassin contre bassin, et mimer un coït en remuant de plus en plus vite.
Ne sachant plus résister, elle se lève pour enfin ôter cet ultime habit qui la protégeait du dernier acte.
C’est à cet instant précis que Vasiliás choisit de se lever pour ramasser ses vêtements dans l’étonnement le plus complet.
_ « Que fais-tu ?!
_ Je n’ai plus d’argent. Le spectacle s’arrête là.
_ Tu m’as donné plus d’argent qu’il n’en fallait, je t’offre la suite de la prestation. »
Malgré toute l’envie qu’il contient, Vasiliás réajuste grossièrement ses vêtements : « Si ce n’est pas déjà le cas, dans les secondes qui suivent tu n’auras plus de patron. Cet établissement ferme ses portes ce soir. Profite justement de l’argent que je t’ai donné, pour te trouver un meilleur job où plus personne n’exploitera tes charmes. »
Sans même la regarder, il quitte la pièce et la laisse penaude.

A la sortie de la chambre, il reconnaît les sept surveillants de Segador étendus dans le couloir.
La porte de la salle privée de l’établissement est entrouverte.
Le corps de l’unique gardien survivant, celui au bras brisé, essaie de s’extraire en rampant. Souffrant, misérable, le videur laisse derrière lui sa trace dans son sang.
Vasiliás le regarde avec dépit : « Tu m’as l’air condamné. T’achever serait te rendre service. Autant te laisser crever comme tu le mérites. »
Il s’enfonce dans l’appartement aux murs tapissés de sang. (Reste 48683 caractères)
 

Chapitre 80

Chapitre 80

En Argentine, le night-club appartenant au chef de la pègre est peu à peu encerclé par les secours et les forces de l’ordre.
A l’intérieur, il ne reste plus que d’un côté Vasiliás et Peligra, et de l’autre Tromos et Segador.

Dans l’alcôve, où ils se sont enfermés, Vasiliás et Peligra dégustent à tour de rôle sur leurs corps le champagne qu’ils font couler.
Ils sont loin de connaître les détails des retrouvailles entre Segador et Tromos.
Leurs vêtements jonchent le sol, disséminés aux quatre coins de la pièce. La montre-gousset de Vasiliás, d’ordinaire si chère à son c½ur, abandonnée dans la poche de son pantalon qui traine à ses pieds.
Ne gardant que leurs sous-vêtements pour barrière à la concrétisation des envies qu’ils suscitent l’un chez l’autre, ils poursuivent leur corps à corps endiablé.
A genoux contre le Berserker assis, Peligra ne cesse d’appuyer sa poitrine en allant et venant sans cesse contre sa taille. Ouvrant même parfois sa bouche comme pour accueillir à travers son boxer blanc l’intimité sacrément manifestée de Vasiliás…

A quelques mètres de là, au fond du couloir, les bras ballants, Segador abandonne sa mine enjouée.
Un à un, les os de ses doigts puis de ses poignets, avant ceux de ses épaules et de son coude, ont été brisés.
Ses yeux à l’agonie devinent à la fouille qu’opère Tromos dans son bureau, que sa torture ne fait que commencer.
Brandissant d’un tiroir une pince, le colossal Argentin se congratule déjà des futurs résultats de ses sévices : « Que penses-tu que je puisse t’arracher avec ça une fois que je t’aurai ôté chacune de tes dents ? »
Puis, en refermant le tiroir, il trouve une manivelle dans celui du dessous : « Oh ! J’ai comme l’impression qu’il sera plus amusant de percer lentement tes genoux avant, pour ne pas que tu craches trop de sang après t’être fait opérer le râtelier ! »
L’odieux personnage change très vite d’attitude.
Désormais anxieux, Segador est défiguré par la folie qui symbolise la souffrance qu’il n’arrive même plus à hurler tant il s’égosille…


En Grèce, au sommet d’une falaise qui surplombe Athènes, Kyoko grimace après sa dernière gorgée d’alcool.
_ « Le champagne a vite réchauffé !
_ Le temps passe très vite. D’ailleurs j’aimerai que tu reprennes le récit de tes exploits avant que Vasiliás et Tromos ne reviennent de leur escapade et suspectent quoi que ce soit te concernant.
_ Bien, bien… » (Reste 46359 caractères)
 

Chapitre 79

Chapitre 79

En Argentine, dans le night-club, Tromos est aux portes de sa vengeance.
En poussant la porte gardée, il débouche enfin sur un grand bureau. Celui-ci dispose d’un mur fait de télévisions retransmettant la vidéosurveillance de l’établissement.
Affalé dans son siège en cuir, le propriétaire du Disfrute n’en revient pas : « Je ne pensais vraiment pas que tu arriverais jusqu’ici. C’est lorsque tu as vaincu facilement le monstre dans la cave que j’ai commencé à avoir des doutes… »
L’ignoble individu dévoile enfin son visage à Tromos instantanément saisi.
_ « … Tu as gagné, achève sa phrase le chef de gang. Je t’engage ! Je vais faire de toi un homme riche. Tu auras tout ce que tu veux.
_ Tu… Tu n’as pas changé, reste un instant bouche-bée Tromos devant lui. Hormis quelques rides, tu restes le même que dans mes pires cauchemars. Un visage crapuleux, chauve avec tout le crâne tatoué, un menton carré et des dents pointues.
_ On se connaît ?!
_ Il y a vingt-et-un ans. Je n’étais qu’un petit garçon, frêle et innocent comme tous les enfants de huit ans. Un petit village dans lequel tu instaurais déjà la terreur. Tu obligeais les gens, de courageux ouvriers travaillant pour nourrir leurs familles, à te verser presque l’intégralité de leurs revenus, sous prétexte qu’ils vivaient dans une citée dont tu te prétendais maître. Tu te servais de cette zone résidentielle pour commencer tes basses besognes. Prostitution, trafic de drogues… »
Toujours confortablement installé dans son siège, le malfaiteur s’allume une cigarette en se sentant glorifié par cette histoire.
_ « Oh tu sais, j’ai commencé jeune à monter mon empire. Je ne me souviens pas de toi.
_ Moi je me souviens de cette nuit où tu es venu en personne punir mon père, qui n’avait pas assez d’argent pour payer ta taxe clandestine. J’ai été le seul à avoir eu le temps de me cacher sous le lit de mes parents. Je me souviens de tout. De tes hommes battant mon père. Le laissant tout juste conscient, pour qu’il puisse te voir violer ma mère et déshonorer mon frère avant de les égorger. Je me remémore encore l’incapacité de ma petite s½ur à répondre, lorsque tu lui as demandé lequel des jumeaux d’un mois elle voulait sauver, alors que tu lui promettais qu’elle aussi s’en sortirait si elle choisissait. J’ai encore ses cris gravés dans ma mémoire lorsque tes hommes ont abusé d’elle, alors qu’elle n’était qu’une enfant pendant que tu m’étais le feu au berceau des deux bébés qui pleuraient car ils mourraient de faim. Et chaque jour, je me vois impuissant, à essayer de tirer mon père immobilisé pour le sauver du feu qui se propageait dans la maison. Il n’y a pas un instant, pas un soupir, durant lequel je ne me maudis pas d’avoir échoué et d’avoir laissé cette peur de petit garçon me forcer à prendre mes jambes à mon cou pour échapper au même sort que les miens.
_ Mouais, recrache insensible Segador sa fumée… Une de mes aventures parmi tant d’autres. Loin d’être la plus palpitante !
_ Comment, s’avance le poing serré Tromos ?! »
Contre toute attente, de chaque côté du large bureau, tapis dans l’ombre, sortent deux derniers hommes de main.
_ « Je te présente les plus habiles tueurs de mon gang. Ils manient aussi bien tous les types d’armes que les styles de combats à mains nues. Je sens que tu vas m’offrir un spectacle beaucoup plus digne que celui de ta mère et ta s½ur dont je ne me souviens pas. »
Ces mots suffisent à faire basculer définitivement Tromos dans cette soif de justice subjective que véhicule Vasiliás.
Sans même laisser le moindre agent réagir, il les terrasse en les tranchant tous les deux en deux à hauteur du buste.
_ « Le Berserker de la Royauté, notre Roi, a raison. Le mal doit être éradiqué à la source. Et je vais m’en charger avec toi. »
Malgré sa fin imminente et inévitable, Segador se permet de se moquer de ses anges gardiens qui gisent au sol : « Les pauvres. Ils devaient manquer d’entraînement ! »
Cette indifférence ne démotive pas l’Arèsien, au contraire.
Il bondit sur Segador et se retient du mieux qu’il peut pour ne pas le tuer d’un seul coup.
En le callant bien dans le creux de son siège, il lui assure : « Je vais te réserver les pires tourments que tu as commis. Et je te promets, moi, homme de parole, que tu perdras ton sourire narquois avant de rendre ton dernier souffle. »
La cigarette lâchée sous le choc, Segador continue d’afficher sa mine sournoise alors que le mégot lui brûle la cuisse, comme pour annoncer que la tâche sera ardue… (Reste 49148 caractères)
 

Chapitre 78

Chapitre 78

En Argentine, dans le night-club, en dehors de la chambre où Vasiliás se livre à un jeu salace, Tromos est arrivé d’un pas décidé à l’étage.
Les yeux fixes et froids, il toise les sept veilleurs de Segador qui gardent la porte au bout du couloir.
Un premier tend la main pour barrer le passage : « Qui t’es toi ? Pas un pas de plu… »
Il n’a même pas le temps de finir sa phrase que Tromos lui retourne le bras, lui brisant ainsi tous les os. Ses camarades ne sont pas assez rapides pour dégainer leurs armes que le colossal Berserker zigzague entre eux pour les tuer d’un seul coup en frappant uniquement un point vital différent pour chacun.
Avant de s’enfoncer dans la dernière pièce, il ramasse sur un des hommes de main une machette attachée à sa ceinture. Il s’en sert pour planter à hauteur de chaque rein le premier rempart au bras brisé : « Meurs en souffrance. C’est tout ce que tu mérites. »


En Grèce, Kyoko continue de raconter à Mars les détails du retour d’Eris sur Terre il y a trois ans.
Sur la terrasse du café où elle a fait germer chez un couple les graines de la discorde, elle narre ses exploits en ignorant la dispute qu’elle a initié chez ses voisins de table…

Flashback
Au Sanctuaire, à proximité du camp des femmes chevaliers, le mètre quatre-vingt-dix-sept de Voskos s’était recroquevillé pour concentrer son cosmos face aux Dryades qui venaient d’éclore.
Le Saint de bronze du Bouvier chargeait de ses cent quatre-vingt-trois kilos une Dryade masculine : « Katapatisi Agria ! »
L’adversaire subit le Piétinement Sauvage de plein fouet et retomba, les os rompus, à côté d’une autre Dryade déjà vaincue et qui fanait avant de finir en poussière.
_ « Et de deux, se glorifia le rustre ! »
Dans son dos, Xiao Ling reculait sous la pression de deux autres qui profitèrent que leurs deux alliées restantes barraient la route au rustre chevalier.
_ « Fraîche, se lécha les lèvres une Dryade…
_ Innocente, pressa le pas la seconde ! »
Xiao Ling était acculée contre un bosquet.
Lorsque la première se jeta sur elle, par réflexe, elle passa ses mains par-dessus sa tête pour saisir le tronc et, appuyant sur ses jambes, grimpa plus haut pour esquiver le coup.
Enchevêtrée dans l’arbre, la Dryade n’eut pas le temps de s’en dépêtrer que Xiao Ling retomba sur elle d’un salto, le talon droit lui fendant le haut du crâne.
Son premier assaillant vaincu, la Chinoise n’en demeurait pas plus rassurée malgré tout.
Le second faisait déjà face, plus incisif.
Avec quelques pirouettes et roulades, elle parvint à esquiver un moment, jusqu’à ce que l’ennemi finisse par planter ses griffes sur le bas de sa tunique, au niveau de l’entrejambe, la laissant à la merci de son autre main aux ongles acérés.
Démunie, elle ferma les yeux, attendant le verdict.
C’est alors que Voskos apparut dans le dos de la Dryade, lui attrapa l’arrière de la tête dans son immense pogne gauche et la lui éclata contre le sol, entre les jambes de la jeune femme fébrile.
Éclaboussée par un sang qui n’était pas le sien, Xiao Ling rouvrit les yeux pour faire face au regard inquisiteur de Voskos : « M… Merci… »
Sous leurs pieds, le sol tremblait des combats venant du camp des femmes chevaliers.
Derrière Voskos, les dernières Dryades fanaient. Le colosse n’en tira aucune gloire.
_ « Ne me remercie pas. Tu aurais dû parvenir à te défaire d’elle sans mon aide, demeura-t-il sévère. Surtout que tu es parvenue à en vaincre une.
_ C’était un coup de chance.
_ La chance… C’est comme le miracle dont parlait plus tôt le Seigneur Algol. C’est l’apanage des Saints. Nous créons notre chance. Nous accomplissons nos miracles. En surpassant nos limites. En brûlant notre cosmos. Tout à l’heure, tu es parvenu à défaire une Dryade. Tu as mêlé sang-froid, analyse tactique du terrain et technique de combat à laquelle tu as joins ton cosmos. Que tu l’ais brûlé inconsciemment ou non, il fallait au moins une once de cosmos pour parvenir à l’éliminer.
_ Peut-être, baissa-t-elle la tête penaude…
_ Je ne peux pas croire qu’une jolie jeune femme comme toi as traversé le monde pour venir jusqu’ici sans rencontrer d’embûches. Des gens malhonnêtes, mal intentionnés, tu as dû en rencontrer des dizaines. Pour t’en débarrasser, tu as dû surpasser ces gens, parfois équipés d’armes contemporaines. Certains chemins sont inhabités. Tu n’as pu voler pour te nourrir. Tu as compensé la faim en t’enveloppant de ton cosmos. Ou tu as chassé dans des lieux où seuls les grands prédateurs arrivent à se repaître. Ou peut-être les deux. Toujours est-il que c’est le cosmos qui t’a maintenu jusqu’ici.
_ Peut-être, balbutia-t-elle à nouveau. Mais pourquoi me dire tout ceci ?
_ Parce que nous sommes arrivés au camp, pointa-t-il du doigt le bosquet dont elle s’était servie plus tôt et qui marquait le début d’une dense forêt. Traverse la forêt et tu trouveras Rebecca. »
Dans son dos, des hurlements de souffrances et de terreurs accompagnaient les tremblements de terre et les secousses cosmiques.
_ « Mais… Mais… Je ne peux pas… C’est la guerre là-dedans…
_ Justement ! C’est pour ça que tu dois aller y porter ton aide ! Nous autres, hommes, ne pouvons fouler cette terre bénie par Athéna. La seule chose que je puisse faire c’est empêcher la retraite des Dryades que vous, femmes, allez vaincre à l’intérieur ! »
Xiao Ling aurait voulu se vautrer plus bas que terre.
_ « … Je… Je ne serai qu’un poids…
_ Un Saint n’est jamais un poids lorsqu’il risque sa vie pour défendre autrui !
_ Mais je ne sais même pas ce qui est en jeu dans cette guerre…
_ Rebecca, celle à qui tu dois la vie aujourd’hui, risque la sienne pour sauver des innocentes prises au piège à l’intérieur et vaincre une menace qui pèse sur le monde !
_ Je ne suis pas aussi forte que Rebecca…
_ Ton soutien lui donnera encore plus de forces !
_ J’en suis incapable… »  (Reste 50642 caractères)
 

Chapitre 77

Chapitre 77

En Argentine, le club où Tromos rendait sa justice s’est vidé.
Libéré du sous-sol miteux où ils étaient réduits à l’esclavage, enfants et opposants politiques sont déjà accueillis dehors par les secours. Ceux-ci, alertés par des voisins interpellés par les fusillades à l’intérieur de l’établissement, attendent les directives des autorités.

A l’intérieur, au rez-de-chaussée, Tromos slalome entre les cadavres des hommes de main de Segador et des victimes pris entre les feux nourris de leurs revolvers.
Le son des enceintes cogne encore dans la tête du seul rescapé au milieu de la piste de danse.
Il fait le tour de lui-même pour, d’une légère émanation de cosmos, détruire chaque caméra afin d’instaurer davantage de crainte aux mafieux qui attendent à l’étage.
Il est temps pour le Berserker de les rejoindre.

C’est justement en haut, au milieu du couloir surveillé au bout par sept gardes du corps, que Vasiliás a suivi Peligra.
Les immenses enceintes ajustées au mur leur ont épargné le moindre soupçon de ce qui a pu se tramer en bas.
Au moment de refermer la porte de la chambre vide où Peligra l’a conduit, l’Américain reconnaît l’apparence de Tromos, couvert du sang de ses victimes, arriver sur le palier pour aller à la rencontre de Segador.

Bien décidé à laisser son second agir seul, Vasiliás retrouve à l’intérieur de la pièce aux murs insonorisés la plantureuse danseuse qui l’assied sur une chaise.
Utilisant une télécommande, elle relance une musique plus engagée qu’en bas.
Perchée sur ses hauts talons, elle reprend là où elle s’est arrêtée.
Habillée de son unique boxer, elle se déhanche de nouveau. Cette fois-ci plus lentement, de manière féline.
Elle fait le tour de la chaise où est assis un Vasiliás subjugué, qui se contente de se laisser caresser par la peau chocolat, douce et parfumée de Peligra lorsqu’elle vient coller contre lui sa poitrine et ses fesses. Alors pour permettre à l’homme d’Arès d’apprécier davantage, elle glisse ses doigts entre sa peau et la lanière de son sous-vêtement, qu’elle laisse descendre très lentement en l’accompagnant jusqu’à ses pieds, offrant à son client la pleine vue sur son intimité dorénavant dissimulée sous une dernière ficelle de tissu avec laquelle elle joue encore.
Seulement, avant de l’abandonner, elle choisit de provoquer son riche client, à qui elle ôte la veste tout en remuant devant lui. Lorsqu’elle s’assoit sur ses genoux, elle tire sèchement sur sa cravate pour écarter en grand sa chemise haute couture, faisant voler tous les boutons.
Face à ce torse nu et athlétique, elle vient coller le sien. Puis, après avoir feint un baiser sur ses lèvres, elle se laisse descendre contre lui en se tortillant paresseusement.
Lorsque son visage arrive devant la fermeture de son pantalon, elle le lui desserre en tirant dessus pour le lui ôter en même temps que ses chaussures…


En Grèce, le serveur vient ramener un nouveau verre à Mars et en profite pour remplir la coupe de Kyoko.
Friponne, elle demande à la réincarnation de son frère : « Sais-tu pourquoi j’ai commencé à réveiller les Evil Seeds du couple voisin ? »
La moue qu’il fait, montre un certain désintérêt pour cette question, dû à l’empressement qui est le sien de connaître la suite des aventures qui ont eu lieu il y a presque trois ans.
_ « Notre serveur porte une Evil Seeds lui aussi. Et il s’avère que l’homme avec qui notre voisine a une liaison secrète est notre serveur. Que dis-tu si je fais éclore son Evil Seed a lui aussi ?
_ Seulement après que tu ais avancé dans ton histoire, lui dit-il en retenant son poignet…
_ D’accord, souffle-t-elle déçue… »  (Reste 60391 caractères)
 

Chapitre 76

Chapitre 76

Sous le club argentin où sont réunis Tromos et Vasiliás, dans les caves, les effusions de sang ne cessent de tapisser les murs.
A mesure que le Berserker de la Terreur progresse dans ces sous-sols de l’horreur, il brise l’existence des criminels qui exploitent femmes et enfants.
Sans craindre les armes, il s’enfonce dans les ténèbres où il libère régulièrement des cages de fers, des humains traités comme des marchandises. Il trouve aussi des opposants politiques hauts placés, enfermés par Segador.
L’enfant du pays répète sans cesse à cette cinquantaine de captifs : « Attendez-moi devant les marches. Je vais vous sortir de là. »
Du revers d’une main, il détruit des stocks d’armes, de contrefaçons et de drogues. De l’autre, il élimine sans ménagement ces mercenaires recherchés dans toute l’Argentine.

Arrivé au fond de la salle, dans une ultime pièce fermée par de longues bâches, il reconnaît à travers les toiles plastifiées une ombre encore plus grande que ses deux mètres quatre-vingt-trois.
La créature qu’elle représente libère une respiration glaciale, cruelle et animale.
Le sol est rouge et blanc, mélange de corps sans vie desquels s’écoule toute leur hémoglobine.
La bête est nue, agenouillée. Elle s’acharne sur un cadavre complètement désarticulé, à force d’abuser de lui.
Horrifié, Tromos ne laisse pas cet homme difforme poursuivre : « C’est toi le monstre dont me parlait celui qui m’a conduit ici je présume ?! »
L’erreur de la nature se dresse immédiatement devant lui, exposant une musculature ahurissante et un visage grossier. De longues dents pointues composent sa bouche qui demande : « T’es qui toi ?! C’est Segador qui t’envoie ?!
_ Je suis venu tuer Segador. Mais avant ça, je me suis occupé de tous tes petits copains. C’est ton tour à présent. »
Le monstre, dans le plus simple appareil, se jette sans tergiverser sur Tromos.
L’Argentin profite de sa vitesse pour le devancer et le plaquer au sol.
D’une seule main, il lui arrache une de ses canines qui est aussi longue qu’un doigt et s’en sert pour la lui planter dans un testicule.
Le monstre ne peut que hurler de souffrance.

Son cri retentit dans toute la cave et fait frissonner les protégés de Tromos, qui l’attendent à l’entrée, leur rappelant à quel point leurs peines en ces murs sont encore fraîches.

A l’autre bout, Tromos continue de torturer le bourreau de cette ville clandestine en perforant toute la surface de son corps avec ses poings.
Lui brisant les os.
Délogeant ses organes.
Il continue ainsi jusqu’à ce que la mort, lente et pénible, s’en suive.

Le colosse, d’ordinaire cordial et attentionné, revient éclaboussé des entrailles du mal vers les prisonniers.
Seuls les visages craintifs et perdus des enfants le ramènent à la raison : « Je vous reconduis à la surface et je vous promets que ces hommes ne vous feront plus de mal. »
Un politicien, apparemment influant vu l’estime que lui portent les autres rescapés, essaie de s’attirer les faveurs de l’Arèsien : « Vous êtes formidable. En annihilant ce criminel historique vous allez briser la corruption dans ce pays. Vous allez être le symbole de la l’émancipation de l’Argentine face au crime… »
L’intéressé l’interrompt en posant sa main sur son épaule : « Vous semblez être connu et respecté.
_ Je suis l’ancien ministre de la justice. Je me suis soulevé contre ma hiérarchie et mes semblables, lorsque j’ai découvert que de nombreux fonctionnaires étaient achetés par Segador. J’ai toute une liste de noms qui…
_ Bien, tourne court Tromos. Alors je vous confie tout le succès de ce sauvetage. En remontant cet escalier, vous arriverez derrière le bar de la discothèque. Sortez vite de cet établissement. Assurez-vous que tout le monde vous suit. Et appelez des secours une fois dehors, appelez des personnes de confiance, des médias indépendants. Dites-leur que Segador est mort. »
Sans même attendre la réponse de son interlocuteur, sans même se nourrir de gloire après tous les mercis qu’il reçoit en traversant la foule de prisonniers, Tromos sort le premier du sous-sol, en forçant la porte que son guide avait pris soin de verrouiller derrière eux plus tôt.
Déterminé, focalisé sur Segador, il réintègre la boite de nuit au milieu de clients déchaînés au beau milieu d’une luxure apparente.

Son air engagé et ses vêtements couverts de sang, attirent l’½il des vigiles du club, qui, tour à tour, devinent ce qui a pu se passer en bas. Encore plus, lorsque les prisonniers s’échappent.
Sans la moindre discrétion, Tromos fracasse chaque gardien qui espère venger ses collègues.
Immédiatement, la clientèle se passionne avant de comprendre très vite, après quelques coups de feu, que leurs vies sont en danger.
Autour de Tromos, un effet de panique s’en suit. Un raz-de-marée humain quitte désespérément l’enseigne dans les hurlements et la musique assourdissante qui continue d’être jouée.

En quelques minutes, l’immense piste de danse est désertée, seuls quelques innocents pris dans les balles perdues ou piétinés par la clientèle apeurée, accompagnent les corps des mercenaires de Segador.
Tromos, agacé par la musique et le clignotement des jeux de lumière qui animent la salle vide fixe avec détermination l’étage vers lequel Vasiliás et Peligra l’ont devancé. (Reste 55034 caractères)