Posted by: Kodeni
« on: 11 August 2012 à 22h33 »PARTIE 2
En Grèce, sous l’Aréopage :
De nouveau dévêtu, admirant avec fierté son armure, trophée de son ambition, Vasiliás est allongé dans un bassin à l’eau chaude.
Installé dans les thermes qui jouxtent sur les flancs la pièce principale où siège le trône d’Arès, le nouvel homme fort du dieu se fait laver le corps par six jolies servante. Elles l’accompagnent dans le plus simple appareil à l’intérieur de l’onde chauffée en permanence par la lave entourant l’îlot sur lequel est installé le sanctuaire.
Cependant, Vasiliás n’a d’yeux que pour la magnifique russe venue le retrouver et qui reste un mystère.
Celle-ci, habillée légèrement comme à son habitude, a ôté ses escarpins pour baigner ses pieds délicats dans le fluide ardent.
Le Berserker de la Royauté l’interroge :
Vasiliás - " Alors toi aussi Ksénia tu es au service d’Arès ? "
D’un magnifique accent slave, l’Ange répond :
Ksénia - " Absolument pas. Je ne suis que le messager de mon maître. "
Vasiliás - " Qui est ? "
Elle reste floue et fuit le regard insistant du bel homme qui lui fait face à l’autre bout du bassin :
Ksénia - " Qui est une entité dépassant ton entendement et dont les intérêts seront trouvés si tu parviens à ton but. "
L’américain se relève et laisse son corps s’engloutir dans le bassin profond d’un mètre non sans s’être, délicatement et respectueuse, défait de l’attention des servantes.
Il traverse le bain en arborant son torse magnifiquement sculpté et marqué par quelques cicatrices témoins de son histoire faite de violence.
Arrivé à elle en restant absorbé par son regard, très lentement, en laissant ses mains sous l’eau, il vient effleurer la voûte plantaire de la vénusté puis remonte ainsi délicatement jusqu’à ses mollets.
Ksénia finit par s’abandonner aux plaisirs de telles caresses. Elle laisse sa tête tomber en arrière et arbore ainsi son frêle cou que viennent délicatement baiser les lèvres de Vasiliás.
L’athlète dépose son torse sur lequel perlent d’innombrables gouttes d’eau contre la jeune femme encore assise.
Il l’attire ainsi toute vêtue dans l’eau en savourant sa chair sous les yeux envieux des servantes…
En Grèce, au Sanctuaire :
Une fois la traversée par le passage secret de la maison des Gémeaux achevée, Aphrodite engage la montée des marches du Cancer.
Ses pieds traînent sur le sol inondé par la pluie battante, son armure d’or est couverte de boue jusqu’aux genoux après les kilomètres marchés dans la journée. Son opulente chevelure, si soignée à l’accoutumer, s’est lissée sous l’effet de l’eau.
« Deathmask n’est pas là. Il ne verra donc aucun inconvénient à ce que je passe à l’intérieur de son temple pour m’abriter le temps de franchir cette étape. », s’imagine-t-il.
Il met sa réflexion à exécution et écrase sans le moindre dégoût les visages qu’il répugne à toucher habituellement en raison de leur laideur et de l’expression défaitiste qui s’en dégagent.
Soudain, une odeur vient chatouiller ses papilles gustatives alors qu’il approche la sortie. Ce parfum gomme l’émanation de putréfaction qui domine ce temple.
Son regard se dirige alors sur la petite porte en bois située discrètement au fond à droite de la maison, au même emplacement que celle des autres demeures zodiacale.
Aussitôt, un sourire perfide ruine son visage rayonnant de beauté.
Derrière la porte, la tendre Lilith, prépare son repas en l’absence de son ancien bourreau et désormais amant.
Elle fredonne un air gai pendant qu’elle remue la marmite suspendue au-dessus du feu de cheminée.
De façon inattendue, elle est prise de panique en entendant taper des mains comme pour la féliciter.
Elle se cramponne la poitrine, comme si elle voulait retenir son c½ur prêt à bondir en dehors après la frayeur qu’elle vient d’avoir. Cette peur n’est rien face à celle qu’elle éprouve en identifiant le suédois, complice de Deathmask durant sa captivité, en appui contre l’encadrement de porte.
Aphrodite - " Cela m’a l’air très bon ce que tu as préparé à manger Lilith. "
La pauvre devient toute tremblante :
Lilith - " Me… Merci… Je… Je l’ai préparé en attendant que le Saint d’or du Cancer rentre. Il ne devrait pas tarder. "
Aphrodite ricane en faisant un signe négatif avec l’index de sa main droite :
Aphrodite - " Non, non, non. Lilith, petite menteuse, tu sais comme moi que Deathmask ne rentrera pas ce soir car il est en mission. "
Beaucoup moins vite qu’à la vitesse de la lumière, mais suffisamment vif pour dépasser l’entendement humain, Aphrodite est maintenant derrière Lilith. Il lui caresse puis lui respire les cheveux :
Aphrodite - " Hum… Ce parfum… Il me rend toujours aussi ivre. Je comprends mieux maintenant pourquoi Deathmask voulait te garder pour lui seul. "
Lilith n’ose pas bouger, elle se contente de déclarer :
Lilith - " Vous ne pouvez rien me faire. Deathmask ne vous le pardonnera pas. "
Aphrodite - " Mais il n’est pas là. Et il ne le saura jamais puisque tu es censée être morte. Imagine qu’il veuille trahir notre amitié pour te venger. Le Pope le punira pour avoir voulu me défier et surtout pour ne pas avoir obéi à ses ordres qui étaient de t’éliminer. Je suis sûr que tu voudrais qu’il n’arrive aucun mal à ton Deathmask chéri n’est-ce pas ? "
Elle se contente de remuer la tête pour faire comprendre que non. Les larmes commencent à lui venir :
Aphrodite - " Allons, allons. Lilith… Sais-tu que c’est moi qui t’ai trouvé ce joli nom ? Cela prouve bien que j’ai du goût, que je suis distingué. Tout ce qui peut te plaire n’est-ce pas ? "
Lilith reste les bras tendus le long du corps, les poings serrés.
Devant ce refus déguisé, Aphrodite s’irrite :
Aphrodite - " Bien, puisque tu refuses que tout se passe en douceur : déshabille-toi et agenouille-toi sur le lit ! "
La pauvre jeune femme retient ses larmes et obéit sous l’½il ravi d’Aphrodite.
Cependant, à mesure que la malheureuse ôte ses vêtements, Aphrodite grimace. Son esprit est absorbé par cette vision d’horreur où il voit Myrrha en compagnie de Milo. Dans les bras du Scorpion, nue et enlacée.
Aussitôt, la nausée lui vient à mesure qu’il se dégoûte lui-même du traitement réservé à cette innocente.
Désenchanté, il tourne la tête et ordonne :
Aphrodite - " Li… A… Arrête Lilith. Rhabille-toi. "
Elle demeure quelques secondes à demi-nue et sans réaction, ne comprenant pas le revirement soudain du Saint d’or et craignant qu’il ne s’agisse d’une nouvelle ruse perverse.
Cependant, le désappointement d’Aphrodite est palpable.
Une larme roule même sur sa joue en passant à proximité de son grain de beauté. En se levant, il soupire :
Aphrodite - " Je n’ose même pas imaginer pouvoir te demander de me pardonner pour tout ce que j’ai pu te faire. "
Il tourne les talons et quitte la chambrette du Cancer pour enfin prendre la direction de la sortie de la quatrième maison.
Toujours pas rhabillée, la douce Lilith court rattraper le Saint :
Lilith - " Seigneur Aphrodite ! Seigneur Aphrodite ! "
Aphrodite s’immobilise lorsque Lilith arrive dans son dos. Au beau milieu des masques de mort, la jeune femme à l’apparence fragile, en contradiction avec un caractère armé de courage, demande innocemment :
Lilith - " J’ai pris l’habitude de cuisiner pour deux et… Il me restera de la nourriture sur les bras alors… Alors je voulais savoir si vous vouliez vous joindre à moi pour ce repas. "
Elle remarque qu’Aphrodite baisse la tête de nouveau. De peur de l’avoir froissé, elle débite rapidement ces quelques mots :
Lilith - " Ah, bien évidemment il s’agira d’un modeste repas et chacun sera libre de dîner en silence si bon lui semble. "
Telle une statue de marbre, le chevalier ne réagit pas. Prenant cela pour un refus, Lilith fait la moue et reprend la direction de sa chambre.
A mi-chemin, elle est interpellée par le ton posé du suédois :
Aphrodite - " J’accepte. A la seule condition que tu sois en mesure d’écouter ce que j’ai à te raconter. "
Arrivée devant sa porte, Lilith sourit avec malice :
Lilith - " C’est comme si votre dîner était déjà servi ! "
En Grèce, sous l’Aréopage :
Les mains délicates des servantes savonnent avec soin les corps épuisés de Vasiliás et de Ksénia.
Avec sensualités, elles caressent leurs bassins, leurs poitrines et le reste de leurs anatomies qu’elles rincent en versant des jarres d’eau sur leurs épaules.
Depuis la fin de leur échange, Vasiliás n’a de cesse de dévorer Ksénia du regard alors que celle-ci se hâte de récupérer ses vêtements séchés.
Il l’observe quitter le bain et se faire essuyer le corps par de grandes serviettes de coton blanches qu’appliquent sur ses formes généreuses les domestiques.
Vasiliás sort rapidement de l’eau, sa peau dégageant une épaisse fumée due à la chaleur de l’eau par rapport à la température extérieure.
Il se précipite vers elle :
Vasiliás - " Alors tu me quittes déjà ? "
Ksénia - " Ma mission n’est pas encore achevée. Loin de là. Nous nous reverrons très certainement lorsque tu auras réuni une grande armée. "
Vasiliás - " Et durant tout ce temps ? Ne te reverrais-je point ? "
Ksénia - " Mon absence te sera-t-elle si insoutenable ? Tu sembles pourtant bien entouré ici. "
Vasiliás - " Depuis notre enfance, depuis cette fois où je t’ai rencontré au Sanctuaire d’Athéna, tu n’as de cesse de nourrir mes pensées. Je ne supporterai pas de savoir celle qui est l’objet de mes rêves loin de moi, sans savoir où et avec qui ? "
Ksénia - " Crois-tu vraiment que je puisse considérer vrais de tels propos lorsqu’ils sortent de la bouche d’un homme qui se veut devenir roi ? Tu as bien d’autres convoitises que moi. Ton projet doit te toucher au plus profond de ton c½ur avant que vienne ma personne. "
Vasiliás - " Pour devenir roi j’aurai beau traverser de longs déserts, me relever malgré toutes les souffrances que je devrais endurer, être seul contre tous... jamais cela ne me touchera plus que toi. Savoir que durant ces instants où je risquerai ma vie d’autres en profiterons pour gagner auprès de toi du terrain et du temps… cela me fait peur, j’ai peur de ne plus faire partie de tes envies, je brûle déjà d’imaginer que d’autres rêves de ta peau… "
Ksénia l’interrompt en posant avec dextérité ses doigts sur ses abdominaux :
Ksénia - " Depuis l’instant où mon maître t’a choisi pour devenir celui qui fera basculer le sort du monde, je n’ai de cesse de suivre ta vie. Je suis et je resterai celle qui garde tes nuits, l’invisible présence qui te tendra la main qui viendra te chercher si jamais tu viens à tomber. Je suis ton ombre, ton dernier repli. "
Vasiliás attrape le poignet de la belle réincarnation :
Vasiliás - " Hélas j’attends davantage. Tu es un mystère pour moi. "
Ksénia se libère de la douce prise de son protégé et lui tourne le dos en direction de la sortie.
Au son de ses escarpins sur les dalles de marbres se mêle son accent slave :
Ksénia - " N’est-ce pas ce qui t’attire le plus chez moi, ce mystère qui m’entoure ? "
Puis, elle écarte des deux bras la grande porte de la salle d’eau appartenant aux appartements d’Arès. Avant de disparaître dans la lueur écarlate du hall principale, elle adresse un clin d’½il fripon à son amant.
Vasiliás reste debout, nu, tandis que les esclaves lui sèchent le corps de la même manière que Ksénia.
Sicile, Mont Etna :
La nuit est tombée sur l’île italienne. Un silence de mort domine la falaise grimpée sans grande difficulté par le régional de l’étape.
Il présente une grande aisance à sauter de roche en roche là où aucun homme dénué de cosmos n’est parvenu vivant depuis la nuit des temps.
Lorsqu’il parvient enfin au sommet de ce mont délicat, il est attendu par un jeune homme qui croise les bras en affichant un sourire malicieux.
Ses longs cheveux argentés sont soulevés par le vent qui souffle si puissamment au bord du précipice et ses grands yeux bleus détaille avec admiration son professeur.
Mei - " Etiez-vous si impatient de me retrouver au point de venir jusqu’ici à une vitesse telle que votre cosmo énergie pouvait être distingué à des milliers d’années lumières maître ? "
Le professeur se réceptionne enfin jusqu’à lui, chargé comme une mule avec deux Pandora Box sur le dos :
Deathmask - " Tu exagères Mei. « Des milliers d’années lumières », je n’irai quand même pas jusque là ! "
Le Cancer retire les lanières de l’urne de sa Cloth et la laisse choir sur le sol. Il attrape celles de l’armure de bronze qu’il a ramené et la balance contre son élève.
Le jeune japonais la saisit en plein vol :
Mei - " Qu’est-ce donc que ceci ? "
Deathmask - " C’est la récompense pour tes années d’entraînement ici. Le Grand Pope a accepté que je l’amène jusqu’ici pour que la Cloth te reconnaisse d’elle-même lorsque l’heure sera venue de te faire chevalier. "
L’adolescent tournoie tout autour de la boite métallique en manifestant sa joie comme le ferait un enfant devant son cadeau de Noël.
Deathmask vient attraper la tête de son apprenti pour la coincer sous son bras :
Deathmask - " En attendant, ce n’est pas dans une tenue pareille que tu parviendras à donner envie à l’armure de t’en faire propriétaire. "
Il est vrai que la tenue de Mei, semblable à celle de tous les apprentis au Sanctuaire, a besoin d’un bon lavage et de quelques points de couture. Son maillot et son pantalon jaune pâle sont effilochés, les bandelettes de papiers qui bardent ses avant-bras et ses biceps sont arrachés et ses spartiates tiennent encore par on ne sait quel miracle.
Celui que la fondation Graad a amené ici il y a cinq ans se contente de hausser les épaules :
Mei - " Le chevalier Epione s’occupera de me recoudre tout cela. Elle a été bien bonne avec moi durant votre absence. "
Le visage illuminé après avoir entendu le prénom d’Epione, Deathmask confirme :
Deathmask - " Je n’en aurai pas douté. "
Ses yeux se lèvent aussitôt sur une petite bâtisse dressée à la pointe d’une roche. Sur le porche de laquelle l’attend la femme chevalier.
Le visage caché sous un masque jaune quasi inexpressif, la Saint de bronze du Serpent est à peine vêtu d’un long morceau de voile qui couvre son intimité en partant du bas ventre pour venir frotter le sol. Sa poitrine généreuse n’est dissimulée que par sa Cloth qui forme un très léger bustier couleur or. Une légère ceinture enserre son bassin nu, tandis que seules quelques pièces de couleur marine protègent ses tibias et ses poignets s’accommodant à merveille à ses cheveux violets coupés au carré.
Epione - " Deathmask… Voici bien longtemps que j’attends ton retour, mon amour. "
En Grèce, au Sanctuaire d’Athéna :
La nuit est tombée depuis quelques heures à présent.
Le vent qui s’insinue dans la quatrième maison du zodiaque s’apparentent à des hurlements humains. Comme si les masques de morts expriment leur souffrance.
Néanmoins, derrière la porte en bois de la chambrette de Deathmask, autour de la lueur d’un feu de cheminée, une atmosphère accueillante règne.
La petite table garde encore les couverts et les restes du repas devant deux tabourets vides.
Les chuchotements d’un homme accompagnent les craquements du bois dans le feu tandis que les lourdes paupières de sa confidente vacillent sous la fatigue.
Côte à côte, couchés tous les deux dans le lit, elle dans ses draps et lui au-dessus, dans son armure d’or, Aphrodite et Lilith achèvent leurs retrouvailles mieux que le Saint des Poissons n’avait voulu les commencer.
Il attend enfin que l’amante de son ami italien soit définitivement endormie pour reprendre le chemin du douzième temple du zodiaque.
Tout le long de sa route, il ne pu s’empêcher d’afficher un sourire hébété. « Sacré Deathmask. Je comprends mieux à présent pourquoi tu as affiché auprès de cette femme ta vraie nature. Moi-même je n’ai pu résister à cette bonté qui émane d’elle. Sans doute est-ce le chagrin d’amour que j’éprouve qui m’a permis d’ouvrir les yeux. Toujours est-il que cette déchirure plus jamais je ne veux la ressentir. Plus jamais je ne veux la faire subir. Il me faudra du temps pour cicatriser, mais je sais que toi, mon ami, et ta compagne, serez là pour m’épauler. », pense-t-il sincèrement en observant les étoiles de la constellation du Cancer.
Passé de l’ombre à la lumière, Vasiliás en rêvait. Si ses projets étaient trop radicaux pour être acceptés au sein de la chevalerie d’Athéna, Arès avait trouvé le candidat idéal pour lui permettre de se débarrasser du Sanctuaire…
En Grèce, sous l’Aréopage :
De nouveau dévêtu, admirant avec fierté son armure, trophée de son ambition, Vasiliás est allongé dans un bassin à l’eau chaude.
Installé dans les thermes qui jouxtent sur les flancs la pièce principale où siège le trône d’Arès, le nouvel homme fort du dieu se fait laver le corps par six jolies servante. Elles l’accompagnent dans le plus simple appareil à l’intérieur de l’onde chauffée en permanence par la lave entourant l’îlot sur lequel est installé le sanctuaire.
Cependant, Vasiliás n’a d’yeux que pour la magnifique russe venue le retrouver et qui reste un mystère.
Celle-ci, habillée légèrement comme à son habitude, a ôté ses escarpins pour baigner ses pieds délicats dans le fluide ardent.
Le Berserker de la Royauté l’interroge :
Vasiliás - " Alors toi aussi Ksénia tu es au service d’Arès ? "
D’un magnifique accent slave, l’Ange répond :
Ksénia - " Absolument pas. Je ne suis que le messager de mon maître. "
Vasiliás - " Qui est ? "
Elle reste floue et fuit le regard insistant du bel homme qui lui fait face à l’autre bout du bassin :
Ksénia - " Qui est une entité dépassant ton entendement et dont les intérêts seront trouvés si tu parviens à ton but. "
L’américain se relève et laisse son corps s’engloutir dans le bassin profond d’un mètre non sans s’être, délicatement et respectueuse, défait de l’attention des servantes.
Il traverse le bain en arborant son torse magnifiquement sculpté et marqué par quelques cicatrices témoins de son histoire faite de violence.
Arrivé à elle en restant absorbé par son regard, très lentement, en laissant ses mains sous l’eau, il vient effleurer la voûte plantaire de la vénusté puis remonte ainsi délicatement jusqu’à ses mollets.
Ksénia finit par s’abandonner aux plaisirs de telles caresses. Elle laisse sa tête tomber en arrière et arbore ainsi son frêle cou que viennent délicatement baiser les lèvres de Vasiliás.
L’athlète dépose son torse sur lequel perlent d’innombrables gouttes d’eau contre la jeune femme encore assise.
Il l’attire ainsi toute vêtue dans l’eau en savourant sa chair sous les yeux envieux des servantes…
En Grèce, au Sanctuaire :
Une fois la traversée par le passage secret de la maison des Gémeaux achevée, Aphrodite engage la montée des marches du Cancer.
Ses pieds traînent sur le sol inondé par la pluie battante, son armure d’or est couverte de boue jusqu’aux genoux après les kilomètres marchés dans la journée. Son opulente chevelure, si soignée à l’accoutumer, s’est lissée sous l’effet de l’eau.
« Deathmask n’est pas là. Il ne verra donc aucun inconvénient à ce que je passe à l’intérieur de son temple pour m’abriter le temps de franchir cette étape. », s’imagine-t-il.
Il met sa réflexion à exécution et écrase sans le moindre dégoût les visages qu’il répugne à toucher habituellement en raison de leur laideur et de l’expression défaitiste qui s’en dégagent.
Soudain, une odeur vient chatouiller ses papilles gustatives alors qu’il approche la sortie. Ce parfum gomme l’émanation de putréfaction qui domine ce temple.
Son regard se dirige alors sur la petite porte en bois située discrètement au fond à droite de la maison, au même emplacement que celle des autres demeures zodiacale.
Aussitôt, un sourire perfide ruine son visage rayonnant de beauté.
Derrière la porte, la tendre Lilith, prépare son repas en l’absence de son ancien bourreau et désormais amant.
Elle fredonne un air gai pendant qu’elle remue la marmite suspendue au-dessus du feu de cheminée.
De façon inattendue, elle est prise de panique en entendant taper des mains comme pour la féliciter.
Elle se cramponne la poitrine, comme si elle voulait retenir son c½ur prêt à bondir en dehors après la frayeur qu’elle vient d’avoir. Cette peur n’est rien face à celle qu’elle éprouve en identifiant le suédois, complice de Deathmask durant sa captivité, en appui contre l’encadrement de porte.
Aphrodite - " Cela m’a l’air très bon ce que tu as préparé à manger Lilith. "
La pauvre devient toute tremblante :
Lilith - " Me… Merci… Je… Je l’ai préparé en attendant que le Saint d’or du Cancer rentre. Il ne devrait pas tarder. "
Aphrodite ricane en faisant un signe négatif avec l’index de sa main droite :
Aphrodite - " Non, non, non. Lilith, petite menteuse, tu sais comme moi que Deathmask ne rentrera pas ce soir car il est en mission. "
Beaucoup moins vite qu’à la vitesse de la lumière, mais suffisamment vif pour dépasser l’entendement humain, Aphrodite est maintenant derrière Lilith. Il lui caresse puis lui respire les cheveux :
Aphrodite - " Hum… Ce parfum… Il me rend toujours aussi ivre. Je comprends mieux maintenant pourquoi Deathmask voulait te garder pour lui seul. "
Lilith n’ose pas bouger, elle se contente de déclarer :
Lilith - " Vous ne pouvez rien me faire. Deathmask ne vous le pardonnera pas. "
Aphrodite - " Mais il n’est pas là. Et il ne le saura jamais puisque tu es censée être morte. Imagine qu’il veuille trahir notre amitié pour te venger. Le Pope le punira pour avoir voulu me défier et surtout pour ne pas avoir obéi à ses ordres qui étaient de t’éliminer. Je suis sûr que tu voudrais qu’il n’arrive aucun mal à ton Deathmask chéri n’est-ce pas ? "
Elle se contente de remuer la tête pour faire comprendre que non. Les larmes commencent à lui venir :
Aphrodite - " Allons, allons. Lilith… Sais-tu que c’est moi qui t’ai trouvé ce joli nom ? Cela prouve bien que j’ai du goût, que je suis distingué. Tout ce qui peut te plaire n’est-ce pas ? "
Lilith reste les bras tendus le long du corps, les poings serrés.
Devant ce refus déguisé, Aphrodite s’irrite :
Aphrodite - " Bien, puisque tu refuses que tout se passe en douceur : déshabille-toi et agenouille-toi sur le lit ! "
La pauvre jeune femme retient ses larmes et obéit sous l’½il ravi d’Aphrodite.
Cependant, à mesure que la malheureuse ôte ses vêtements, Aphrodite grimace. Son esprit est absorbé par cette vision d’horreur où il voit Myrrha en compagnie de Milo. Dans les bras du Scorpion, nue et enlacée.
Aussitôt, la nausée lui vient à mesure qu’il se dégoûte lui-même du traitement réservé à cette innocente.
Désenchanté, il tourne la tête et ordonne :
Aphrodite - " Li… A… Arrête Lilith. Rhabille-toi. "
Elle demeure quelques secondes à demi-nue et sans réaction, ne comprenant pas le revirement soudain du Saint d’or et craignant qu’il ne s’agisse d’une nouvelle ruse perverse.
Cependant, le désappointement d’Aphrodite est palpable.
Une larme roule même sur sa joue en passant à proximité de son grain de beauté. En se levant, il soupire :
Aphrodite - " Je n’ose même pas imaginer pouvoir te demander de me pardonner pour tout ce que j’ai pu te faire. "
Il tourne les talons et quitte la chambrette du Cancer pour enfin prendre la direction de la sortie de la quatrième maison.
Toujours pas rhabillée, la douce Lilith court rattraper le Saint :
Lilith - " Seigneur Aphrodite ! Seigneur Aphrodite ! "
Aphrodite s’immobilise lorsque Lilith arrive dans son dos. Au beau milieu des masques de mort, la jeune femme à l’apparence fragile, en contradiction avec un caractère armé de courage, demande innocemment :
Lilith - " J’ai pris l’habitude de cuisiner pour deux et… Il me restera de la nourriture sur les bras alors… Alors je voulais savoir si vous vouliez vous joindre à moi pour ce repas. "
Elle remarque qu’Aphrodite baisse la tête de nouveau. De peur de l’avoir froissé, elle débite rapidement ces quelques mots :
Lilith - " Ah, bien évidemment il s’agira d’un modeste repas et chacun sera libre de dîner en silence si bon lui semble. "
Telle une statue de marbre, le chevalier ne réagit pas. Prenant cela pour un refus, Lilith fait la moue et reprend la direction de sa chambre.
A mi-chemin, elle est interpellée par le ton posé du suédois :
Aphrodite - " J’accepte. A la seule condition que tu sois en mesure d’écouter ce que j’ai à te raconter. "
Arrivée devant sa porte, Lilith sourit avec malice :
Lilith - " C’est comme si votre dîner était déjà servi ! "
En Grèce, sous l’Aréopage :
Les mains délicates des servantes savonnent avec soin les corps épuisés de Vasiliás et de Ksénia.
Avec sensualités, elles caressent leurs bassins, leurs poitrines et le reste de leurs anatomies qu’elles rincent en versant des jarres d’eau sur leurs épaules.
Depuis la fin de leur échange, Vasiliás n’a de cesse de dévorer Ksénia du regard alors que celle-ci se hâte de récupérer ses vêtements séchés.
Il l’observe quitter le bain et se faire essuyer le corps par de grandes serviettes de coton blanches qu’appliquent sur ses formes généreuses les domestiques.
Vasiliás sort rapidement de l’eau, sa peau dégageant une épaisse fumée due à la chaleur de l’eau par rapport à la température extérieure.
Il se précipite vers elle :
Vasiliás - " Alors tu me quittes déjà ? "
Ksénia - " Ma mission n’est pas encore achevée. Loin de là. Nous nous reverrons très certainement lorsque tu auras réuni une grande armée. "
Vasiliás - " Et durant tout ce temps ? Ne te reverrais-je point ? "
Ksénia - " Mon absence te sera-t-elle si insoutenable ? Tu sembles pourtant bien entouré ici. "
Vasiliás - " Depuis notre enfance, depuis cette fois où je t’ai rencontré au Sanctuaire d’Athéna, tu n’as de cesse de nourrir mes pensées. Je ne supporterai pas de savoir celle qui est l’objet de mes rêves loin de moi, sans savoir où et avec qui ? "
Ksénia - " Crois-tu vraiment que je puisse considérer vrais de tels propos lorsqu’ils sortent de la bouche d’un homme qui se veut devenir roi ? Tu as bien d’autres convoitises que moi. Ton projet doit te toucher au plus profond de ton c½ur avant que vienne ma personne. "
Vasiliás - " Pour devenir roi j’aurai beau traverser de longs déserts, me relever malgré toutes les souffrances que je devrais endurer, être seul contre tous... jamais cela ne me touchera plus que toi. Savoir que durant ces instants où je risquerai ma vie d’autres en profiterons pour gagner auprès de toi du terrain et du temps… cela me fait peur, j’ai peur de ne plus faire partie de tes envies, je brûle déjà d’imaginer que d’autres rêves de ta peau… "
Ksénia l’interrompt en posant avec dextérité ses doigts sur ses abdominaux :
Ksénia - " Depuis l’instant où mon maître t’a choisi pour devenir celui qui fera basculer le sort du monde, je n’ai de cesse de suivre ta vie. Je suis et je resterai celle qui garde tes nuits, l’invisible présence qui te tendra la main qui viendra te chercher si jamais tu viens à tomber. Je suis ton ombre, ton dernier repli. "
Vasiliás attrape le poignet de la belle réincarnation :
Vasiliás - " Hélas j’attends davantage. Tu es un mystère pour moi. "
Ksénia se libère de la douce prise de son protégé et lui tourne le dos en direction de la sortie.
Au son de ses escarpins sur les dalles de marbres se mêle son accent slave :
Ksénia - " N’est-ce pas ce qui t’attire le plus chez moi, ce mystère qui m’entoure ? "
Puis, elle écarte des deux bras la grande porte de la salle d’eau appartenant aux appartements d’Arès. Avant de disparaître dans la lueur écarlate du hall principale, elle adresse un clin d’½il fripon à son amant.
Vasiliás reste debout, nu, tandis que les esclaves lui sèchent le corps de la même manière que Ksénia.
Sicile, Mont Etna :
La nuit est tombée sur l’île italienne. Un silence de mort domine la falaise grimpée sans grande difficulté par le régional de l’étape.
Il présente une grande aisance à sauter de roche en roche là où aucun homme dénué de cosmos n’est parvenu vivant depuis la nuit des temps.
Lorsqu’il parvient enfin au sommet de ce mont délicat, il est attendu par un jeune homme qui croise les bras en affichant un sourire malicieux.
Ses longs cheveux argentés sont soulevés par le vent qui souffle si puissamment au bord du précipice et ses grands yeux bleus détaille avec admiration son professeur.
Mei - " Etiez-vous si impatient de me retrouver au point de venir jusqu’ici à une vitesse telle que votre cosmo énergie pouvait être distingué à des milliers d’années lumières maître ? "
Le professeur se réceptionne enfin jusqu’à lui, chargé comme une mule avec deux Pandora Box sur le dos :
Deathmask - " Tu exagères Mei. « Des milliers d’années lumières », je n’irai quand même pas jusque là ! "
Le Cancer retire les lanières de l’urne de sa Cloth et la laisse choir sur le sol. Il attrape celles de l’armure de bronze qu’il a ramené et la balance contre son élève.
Le jeune japonais la saisit en plein vol :
Mei - " Qu’est-ce donc que ceci ? "
Deathmask - " C’est la récompense pour tes années d’entraînement ici. Le Grand Pope a accepté que je l’amène jusqu’ici pour que la Cloth te reconnaisse d’elle-même lorsque l’heure sera venue de te faire chevalier. "
L’adolescent tournoie tout autour de la boite métallique en manifestant sa joie comme le ferait un enfant devant son cadeau de Noël.
Deathmask vient attraper la tête de son apprenti pour la coincer sous son bras :
Deathmask - " En attendant, ce n’est pas dans une tenue pareille que tu parviendras à donner envie à l’armure de t’en faire propriétaire. "
Il est vrai que la tenue de Mei, semblable à celle de tous les apprentis au Sanctuaire, a besoin d’un bon lavage et de quelques points de couture. Son maillot et son pantalon jaune pâle sont effilochés, les bandelettes de papiers qui bardent ses avant-bras et ses biceps sont arrachés et ses spartiates tiennent encore par on ne sait quel miracle.
Celui que la fondation Graad a amené ici il y a cinq ans se contente de hausser les épaules :
Mei - " Le chevalier Epione s’occupera de me recoudre tout cela. Elle a été bien bonne avec moi durant votre absence. "
Le visage illuminé après avoir entendu le prénom d’Epione, Deathmask confirme :
Deathmask - " Je n’en aurai pas douté. "
Ses yeux se lèvent aussitôt sur une petite bâtisse dressée à la pointe d’une roche. Sur le porche de laquelle l’attend la femme chevalier.
Le visage caché sous un masque jaune quasi inexpressif, la Saint de bronze du Serpent est à peine vêtu d’un long morceau de voile qui couvre son intimité en partant du bas ventre pour venir frotter le sol. Sa poitrine généreuse n’est dissimulée que par sa Cloth qui forme un très léger bustier couleur or. Une légère ceinture enserre son bassin nu, tandis que seules quelques pièces de couleur marine protègent ses tibias et ses poignets s’accommodant à merveille à ses cheveux violets coupés au carré.
Epione - " Deathmask… Voici bien longtemps que j’attends ton retour, mon amour. "
En Grèce, au Sanctuaire d’Athéna :
La nuit est tombée depuis quelques heures à présent.
Le vent qui s’insinue dans la quatrième maison du zodiaque s’apparentent à des hurlements humains. Comme si les masques de morts expriment leur souffrance.
Néanmoins, derrière la porte en bois de la chambrette de Deathmask, autour de la lueur d’un feu de cheminée, une atmosphère accueillante règne.
La petite table garde encore les couverts et les restes du repas devant deux tabourets vides.
Les chuchotements d’un homme accompagnent les craquements du bois dans le feu tandis que les lourdes paupières de sa confidente vacillent sous la fatigue.
Côte à côte, couchés tous les deux dans le lit, elle dans ses draps et lui au-dessus, dans son armure d’or, Aphrodite et Lilith achèvent leurs retrouvailles mieux que le Saint des Poissons n’avait voulu les commencer.
Il attend enfin que l’amante de son ami italien soit définitivement endormie pour reprendre le chemin du douzième temple du zodiaque.
Tout le long de sa route, il ne pu s’empêcher d’afficher un sourire hébété. « Sacré Deathmask. Je comprends mieux à présent pourquoi tu as affiché auprès de cette femme ta vraie nature. Moi-même je n’ai pu résister à cette bonté qui émane d’elle. Sans doute est-ce le chagrin d’amour que j’éprouve qui m’a permis d’ouvrir les yeux. Toujours est-il que cette déchirure plus jamais je ne veux la ressentir. Plus jamais je ne veux la faire subir. Il me faudra du temps pour cicatriser, mais je sais que toi, mon ami, et ta compagne, serez là pour m’épauler. », pense-t-il sincèrement en observant les étoiles de la constellation du Cancer.
Passé de l’ombre à la lumière, Vasiliás en rêvait. Si ses projets étaient trop radicaux pour être acceptés au sein de la chevalerie d’Athéna, Arès avait trouvé le candidat idéal pour lui permettre de se débarrasser du Sanctuaire…