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Topic Summary

Posted by: Kodeni
« on: 15 March 2021 à 19h10 »

NEWS

Cette version du chapitre 15 est une version rééditée de la publication originale du 7 juin 2010.
Bonne relecture aux lecteurs les plus fidèles, et bonne découverte pour les nouveaux.
Posted by: Kodeni
« on: 7 June 2010 à 16h39 »

Chapitre 15

Le désespoir, l’incompréhension, la souffrance, la perte d’un proche…
La nuit s’insinue ce 4 mars 1985 et chaque personne se trouvant au sein du Sanctuaire éprouve au moins un de ces douloureux sentiments.
La nuit tombante est annonciatrice de clôture pour cette Journée Sainte qui a pris des allures de tragédie.

Dans la maison du Taureau, un cyclone a été provoqué par l’explosion des cosmos d’Aldebaran et Iphiclès.
Aldebaran est le premier debout.
Iphiclès, toujours allongé, établit un terrible constat : « Les Ecuries d’Augias, la Ceinture d’Hippolyté, les B½ufs de Géryon, les Pommes d’Or du Jardin des Hespérides, le Sanglier d’Erymanthe et la Capture de Cerbère. Six Alcides. Déjà six Alcides qui ont rendu la vie. Je sens les cosmos du Taureau de Crète et de la Biche de Cérynie à proximité de ceux de Juventas et de sa majesté Hébé. Ils se replient. Seuls Iolaos, ¼dipe et moi-même combattons encore. Nous sommes les ultimes espoirs d’atteindre Athéna… »

Couché sur le ventre, Iphiclès bouge délicatement le cou dans la direction de son adversaire.
Son corps devient incandescent et son flux d’énergie dessine au-dessus de lui le fauve géant et invincible qu’est le Lion de Némée.
Instantanément, il se jette à la vitesse de la lumière sur Aldebaran qui a vu venir l’assaut : « Drill Claw ! »
Les Griffes Foreuses d’Iphiclès cognent sans même l’inquiéter la paume de main d’Aldebaran.
Le Taureau profite de l’immobilisation de l’ennemi pour lui infliger une nouvelle fois son arcane : « Great Horn ! »
La déflagration repousse Iphiclès jusqu’au fond de la pièce, là d’où il a précédemment surgi.

Encastré dans la roche, l’Alcide est pensif : « Mon combat contre le Capricorne m’a plus affaibli que je ne le pensais. Mes Griffes Foreuses ont jusqu’ici perforées mes adversaires. Ce bovin a stoppé d’une main mon assaut, sans même exprimer la moindre difficulté. Bien que ses attaques soient redoutables, c’est surtout sa garde… oui, sa défense, il a une défense impénétrable. »

Aldebaran cherche à calmer les tensions : « Chevalier d’Hébé, je ne souhaite pas t’infliger d’horribles douleurs. Viens donc implorer le pardon d’Athéna à mes pieds et j’accepterai de te donner une mort rapide ! »
Iphiclès est à nouveau debout.
Bien que son corps soit meurtri, il semble à peine affaibli.
La confiance qui se dégage de son sourire ne laisse rien présager de bon.
_ « La légende veut, que la première épreuve imposée à Héraclès fut de tuer le Lion de Némée. Cette bête féroce, plus grande et plus robuste qu’aucun autre mammifère carnivore sur Terre, réputée invulnérable, avait une chair impénétrable et ne craignait aucun adversaire, qu’il soit animal ou humain. De fait, ni les flèches ni la massue du demi-dieu ne purent l’entamer. Et lorsque le héros parvint à le vaincre, il se vêtit de la peau de l’animal qui le rendit invincible. J’ai moi-même mi cette particularité en pratique. Si ma Cloth est aussi résistante que celle de mes pairs, mon organisme, lui, est le plus entraîné, le plus robuste et le plus impénétrable qui soit parmi tous les êtres vivants. Quand bien même je peux être touché par mon ennemi, ma vie n’est pas à craindre.
_ Foutaises ! Tu perds énormément de sang et quoi qu’il arrive, si on ne te prodigue pas de soins, tu finiras par en manquer et tu mourras. Cela t’affaiblit considérablement et t’apporte de nouvelles plaies. En effet tes assauts sont moins dangereux pour ton adversaire qui riposte plus efficacement… »

Mais brusquement, Aldebaran est paralysé.
Le parterre se fissure et rend le dallage, habituellement droit, semblable à un champ chaotique.
La terre tremble, le plafond se craquèle et les colonnes qui le supportent s’ébrèchent.

Une lumière aveuglante cache à Aldebaran la vue de son adversaire tandis qu’un rugissement résonne dans la demeure.

_ « Tu as raison Saint, je ne peux plus me permettre de recevoir tes attaques de façon répétée. C’est pourquoi, je vais cesser de m’économiser pour pouvoir remporter la victoire. »

Aldebaran couvre ses yeux en repliant ses bras devant son visage. Il est stupéfait par la démonstration de force de son adversaire ainsi que par ses déclarations.

_ « Où veux-tu en venir ?
_ Mes trois arcanes ne sont en réalité qu’un hors-d’½uvre par rapport à mes deux plus puissantes bottes secrètes. Je te fais la démonstration de la première, qui est purement défensive. Elle consiste à m’envelopper de cosmos pour que, telle la peau du Lion de Némée, mon corps soit invulnérable, il s’agit de l’Isolement Cathartique. Mon cosmos libère psychologiquement tout ce qui en moi est refoulé, traumatisant ou oppressent pour créer une seconde peau impénétrable : Berserker Barrage ! »
Aldebaran se libère de l’emprise de son rival et se jette sur lui : « Seconde peau ou non, les Cornes du Taureau sont capables de transpercer n’importe quel blindage : Great Horn ! »
Aldebaran, paume de main ouverte juste devant le visage d’Iphiclès, déclenche à bout portant son art.
L’Alcide ne bouge pas et reçoit la déferlante énergétique en souriant.
Aldebaran déploie une quantité impressionnante de cosmo énergie.
Derrière Iphiclès, le mur s’écroule et le souffle provoqué par l’explosion emporte les deux adversaires dans l’arrière-salle qui s’est ainsi entrouverte.
Une fois vidé de ses forces, Aldebaran attend que le nuage de poussière se dissipe pour espérer trouver le cadavre d’Iphiclès.

C’est l’Alcide qui vient au Taureau en lui assénant un coup de genou en plein thorax.
Surpris et blessé, le chevalier d’or recule de quelques pas en se pliant de douleur, ce qui ravit Iphiclès : « Maintenant que mon cosmos est à son apogée, je peux t’assurer que mes Griffes Foreuses seront bien différentes de celles que tu as paré tout à l’heure : Drill Claw ! »
Bien qu’épuisé et sous le choc d’un tel revirement de situation, Aldebaran bloque comme tout à l’heure le poing d’Iphiclès.
Il profite de sa prise pour lui agripper le cou : « Je n’ai pas dit mon dernier mot Alcide ! Moi aussi je connais la légende du Lion de Némée, et pour le vaincre, je sais qu’Héraclès n’a eu comme seule solution que de couper le souffle à ce redoutable adversaire… »
Aldebaran étrangle si fort Iphiclès que ses muscles gonflent par-dessous sa Cloth, ses veines ressortent sur son front et ses dents sont serrées au point de faire exploser sa mâchoire.
Alors qu’il bleuit, Iphiclès tente de prononcer quelques mots avec une voix étouffée : « Chevalier du Taureau, si ma première botte secrète est la défense, la seconde est l’attaque. Pour déployer le cosmos issu de l’Isolement Cathartique, je n’ai qu’à le faire exploser sans même me soucier de ma posture. Autant te dire que dans ta condition, avec une prise de corps rapprochée, tu es un homme mort, la Charge Cathartique va avoir raison de toi… »
Iphiclès saisit chaque épaule de son adversaire pour s’assurer qu’il ne fuira pas et le fixe intensément.
Aldebaran croit voir, dans les yeux verts pomme du jeune homme de vingt et un ans un félin rugissant.
La cosmo énergie d’Iphiclès s’échappe de son corps sous la forme d’un fauve au corps immense, bardé de muscles, et à la crinière majestueuse venant croquer de ses dents longues et affûtées la chair d’un taureau impuissant, faisant exploser le corps d’Aldebaran qui est prisonnier de son adversaire : « Berserker Charge ! »
Toute en subissant la déflagration, Aldebaran écrase davantage la gorge d’Iphiclès et déploie toutes ses forces : « Ah… Great Horn ! Ah… »


Pendant ce temps, dans la ville d’Honkios, dans le colisée, Babel reste couché dans les gradins.
Comme Docrates, il concentre sa cosmo énergie en espérant ne pas attirer l’attention d’Iolaos.
Avec Shaina, ils préparent la mise à exécution de leur plan.
Docrates, lui, se redresse au centre de l’arène avec difficulté.
Il fixe la flamme du Capricorne qui s’éteint sur le cadran zodiacal.
Iolaos s’approche du colosse quand soudain Shaina jaillit sur son adversaire.
A l’aise, l’Alcide prend le loisir de clore ses yeux pour esquiver les coups.
Iolaos peut se permettre de jouer avec l’Ophiucus, puisque ses serpents voient pour lui. D’ailleurs ils ripostent aux assauts répétés de Shaina, qui se sert de ses ongles pour se faire plus menaçante.
Ainsi, une tête d’hydre est entaillée ce qui provoque la colère d’Iolaos.
Il riposte en les envoyant toutes d’un coup pour abattre la femme aux cheveux vert.
Docrates profite de cet instant.
Il écarquille ses yeux, entre en transe et fait se rencontrer ses deux poings.
De leur collision fusent des éclairs englobant ses bras qu’il dirige contre les six serpents encore actifs : « Héraclès Moo Shuu Ken ! »
Deux énormes faisceaux chargés de cosmos, s’apparentant plus à deux comètes qu’à deux météores, prennent en surprise l’Alcide qui n’a pas le temps de replier ses membres surnuméraires.
Ses tentacules se font arracher en même temps qu’Iolaos est emporté par l’ébranlement cosmique.
Shaina est soulevée à quelques mètres en arrière et retombe sur le dos, inconsciente.

Un nuage de poussière soulevé par le contrecoup, cache l’ensemble des protagonistes.
Babel cherche à distinguer la silhouette ennemie afin de l’anéantir, avant que les têtes ne repoussent.
Docrates s’avance d’un pas hésitant, craignant la riposte d’Iolaos.
Celle-ci ne tarde pas à venir, l’Alcide profite que le mercenaire soit aveuglé par le sable pour bondir devant lui.
L’Alcide est couvert de plaies, son torse est presque découvert car sa Cloth a éclaté, ses bras sont souillés de sang et il ne reste de son casque qu’un vulgaire bout de métal faisant le tour de sa tête.
Néanmoins, dans son dos, la base de ses appendices gesticule pour les aider à se régénérer.
Docrates, stupéfait, n’a pas le temps d’esquiver.
Iolaos le frappe de plein fouet en annonçant calmement : « Chaos Split. »
S’en est assez pour malmener le géant qui est frappé par la Scission Mystique qui décline le cosmos de l’Alcide en neuf têtes d’Hydre s’abattant sur le mercenaire.
Le corps sans vie de Docrates échoue hors du nuage de poussière, juste aux pieds de Babel. Son armure est entamée et son corps marqué par de nombreux hématomes.
Le Saint du Centaure n’a plus le choix, si Iolaos est déjà sur pieds, son armure risque d’être très vite opérationnelle.
Il entre en méditation l’espace d’une seconde et dégage l’ensemble de sa cosmo énergie dans l’arène, ne se souciant pas des survivants des combats tels qu’Apodis et Shaina car c’est là leur seule opportunité de gagner ce combat : « Pardonnez-moi les amis. Je fais cela pour Athéna : Fotia Roufihtra ! »

Iolaos est encerclé par les flammes, un brasier immense consume tout ce qui se trouve à l’intérieur même de l’arène.
Sous l’effet de la chaleur, certaines dalles explosent.
Les cadavres hébéïens et athéniens sont avalés par les flammes.
Les soldats encore conscients après leurs combats ont à peine le temps de constater qu’ils sont dévorés par le feu.
Le sinistre dure ainsi durant quelques minutes et aurait pu continuer davantage, si Babel n’avait pas puisé dans ses dernières ressources.

Depuis les tribunes, il se laisse tomber en arrière, sur les fesses, les mains en appui sur les pierres et observe les dégâts.

La fumée s’amenuise.
Quelques flammes pourlèchent encore les nombreux cadavres calcinés des hommes ayant trouvés la mort ou, pire, qui attendaient qu’on vienne les secourir.

Babel cherche d’un ½il inquiet Shaina et Apodis restés dans la surface de combat au moment du déclenchement du Tourbillon de Feu.
Malheureusement, il ne reconnait qu’Iolaos, l’armure en miettes, la base des appendices brûlée, indiquant ainsi la non résurrection des huit têtes.
Sa peau noircie et craquelée par l’incendie.
Son visage est devenu difforme, ses paupières ne s’ouvrent plus et ses jambes sont tremblantes.
Plus mort que vif, il est pourtant résolu à mener à bien sa mission.
_ « Bien joué chevalier, tu as réussi à vaincre mes hydres. Toutefois il reste un serpent que tu n’as pas vaincu et ce serpent c’est moi.
_ C’est impossible, comment peux-tu encore avancer dans un tel état ?
_ Uniquement parce que ma cause est juste. Je me bats pour rétablir la vérité, Athéna agit contre ses propres idéaux. Faire la guerre contre des dieux non hostiles et tuer des innocents ne lui ressemble pas. Hébé souhaite aider votre peuple à mettre fin à cette mascarade. J’ai voué ma vie à Hébé et je vais mourir pour elle, pour mon peuple, mais pas avant d’avoir réussi ma mission, pas avant d’avoir atteint Athéna pour lui affirmer qu’elle est dans l’erreur.
Il n’est pas trop tard Babel du Centaure, ouvre les yeux et aide-moi à atteindre ta déesse. »
Babel qui a longtemps douté de la sincérité du Grand Pope dans toutes les guerres qu’il a fait mener, s’inquiète de sentir la désolation dans le village de l’est où vit Agena, son amante.
_ « Vous avez attaqué des villageois alors que nous étions tous préoccupés à assurer la protection de notre Grand Pope et de ta déesse. Comment pourrais-je croire à tes inepties ?
_ C’est un coup monté, je te prie de me croire. »
Babel hésite l’espace d’une seconde, puis se relève difficilement en serrant le poing.
_ « Non ! Tu es l’ennemi du Sanctuaire et je donnerai tout ce qu’il me reste pour t’abattre comme le chien que tu es !
_ Dans ce cas, tu me fais perdre mon temps : Chaos Split ! »
Iolaos qui semble être encore suffisamment alerte projette sa Scission Mystique contre le Saint d’argent qui voit fondre sur lui une tête d’hydre se divisant en neuf au moment de l’impact.
Impuissant, Babel ferme les yeux en attendant la sentence…

C’est sans compter sur ses amis fidèles.
Un violent choc cogne le bras d’Iolaos et dévie l’arcane dont le coup cosmique s’échoue en tribune.
Lorsqu’il rouvre les yeux, Babel voit Iolaos soulevé par une faible bourrasque de vent.
L’attaque habituellement si dévastatrice d’Apodis ressemble ici à un vulgaire courant d’air, preuve du harassement des Athéniens : « Wing Jikan No Yoyu. »

Ainsi Iolaos recule de quelques mètres et retombe à quatre pattes.
Ereinté lui aussi, il ressent la présence de son assaillant qui porte sous le bras Shaina à demi-consciente.
Apodis ironise avant de s’écrouler définitivement au sol : « La prochaine fois que tu prévois une tempête de flammes Babel, préviens-moi car en sauvant Shaina j’ai failli y laisser des plumes… »
Babel toujours affalé dans les tribunes, totalement démuni, voit Shaina reprendre ses esprits et soutenir Apodis pour lui éviter une chute brutale.
Bien qu’il ne puisse plus ouvrir ses paupières rongées par le Tourbillon de Feu de Babel, Iolaos constate : « Saint d’argent d’Ophiucus, il ne reste donc que toi et moi. »
Shaina se met en position de combat, son cosmos s’embrase et envahit les lieux pour venir écraser celui de l’Alcide.
_ « Plus pour longtemps, tu vas bientôt rejoindre tes amis. Tu as déjà perdu. Il suffit de regarder comme tu es moins agile et moins rapide sans tes tentacules. C’est comme si je perdais un bras ou une jambe.
_ Crois-moi ma jolie, ce qu’il me reste est bien suffisant pour t’écraser à nouveau. »
L’effluve cosmique de l’Ophiucus dessine derrière Shaina un serpent géant, défiant l’Hydre de Lerne représentée par la cosmo énergie d’Iolaos.
L’Alcide se jette en premier : « Chaos Split ! »
Il a à peine le temps d’esquisser quelques gestes, que son corps meurtri se tétanise sous la pression du cosmos de Shaina qui réplique aussitôt : « Thunder Claw ! »
Immobile, Iolaos sent les Griffes du Tonnerre s’approcher de lui.
Son corps, quasiment démuni de Cloth, est déchiqueté sur le coup tandis que la main de Shaina frappe avec précision le cou de son adversaire.

Passée de l’autre côté de son ennemi, Shaina reste tout de même sur ses gardes.
Iolaos, lui, reste debout.
Sa peau noircie laisse s’échapper énormément de sang alors qu’il semble manquer d’air.
En effet, sa gorge a été transpercée par les griffes de Shaina.
Des larmes roulent sur ses joues brunies par les flammes de Babel tant l’asphyxie est atroce.
Il finit par s’écrouler définitivement…

Babel aide Docrates à se relever et, ensemble, ils vont chercher Apodis.
Shaina charrie Docrates le mercenaire en constatant l’état de son armure : « Mon pauvre Docrates, tu n’as plus qu’à demander à Saül, notre forgeron, de retravailler ton armure. »
Docrates grince des dents : « Il ne manque que la poussière d’étoile pour la rendre vivante, sans quoi elle est faite comme vous ! »
Babel intervient pour titiller son ami à son tour : « A ce niveau-là, il va falloir que tu demandes un tarif de groupe, car tes hommes ont les leurs de détruites eux-aussi. »
Ils se mettent tous à rire jusqu’à ce qu’Apodis interpelle Shaina.
_ « S’il vous plait chevalier Shaina, j’aimerai obtenir la permission de rejoindre la frontière ouest occupée par mes hommes. Ma famille se trouve également là-bas et je suis extrêmement soucieux car je ne perçois plus beaucoup de cosmos dans ces environs.
_ Même chose pour moi à l’est Shaina, déplore Babel !
_ Bien, allez-y et éliminez tous les Hébéïens que vous pourrez croiser. Je vais également descendre à l’ouest car c’est de là qu’est arrivée Hébé et c’est là-bas que le pont cosmique lui permettant de voyager vers son royaume se trouve encore. Avec un peu de chance nous pourrons encore la rattraper. »

Apodis et Babel quittent aussitôt les lieux.
Avant de faire de même, Shaina est interpellée par Docrates : « La bataille a commencé sur les marches des douze maisons, je vais aller débarrasser les Saints d’or des soldats hébéïens qui s’y trouvent encore. Par contre j’ai une faveur à te demander. Lorsque tu reprendras l’entraînement de mon petit frère, Cassios, veille à ce qu’il remporte l’armure de bronze de Pégase. Ca représente tant pour lui. »
Shaina ne répond que par un hochement de tête et quitte les environs à son tour…


A proximité d’Honkios, sur la colline qui surplombe le colisée, ¼dipe est debout.
Son casque s’émiette.
Le reste de sa Cloth brille en raison du givre de Camus.
La morve et la bave qui coulent de son visage sont gelées.
Les effets du Diamond Dust sont dévastateurs.
Camus le sait et l’explique à Deathmask : « Cet homme est démuni de tout sens. La seule chose qui le maintient encore en vie aujourd’hui c’est sa volonté, son cerveau. Mon froid s’approche du zéro absolu et paralyse l’émission de télékinésie dans les airs. Il ne peut plus passer à l’offensive. Maintenant en attaquant sa seule source de survie je vais remporter la victoire. »

¼dipe est déconcerté.
Pour la première fois de sa vie, il trouve un adversaire qui peut l’attaquer tout en se défendant.
La Poussière de Diamant l’a considérablement affaibli.
Il perçoit à peine la cosmo énergie de ses adversaires.
Les attaques psychiques seront toutes enrayées, il ne lui reste plus que son attaque physique. ¼dipe réfléchit : « Mon Armageddon m’est toujours plus utile dans le royaume des morts dans la mesure où je recouvre involontairement tous mes sens. Sur terre, il me faut faire appel à tout ce qu’il me reste pour y parvenir. Les rares fois où j’ai utilisé cette technique sur terre, je me suis retrouvé sans plus aucune ressource. C’est une technique ultime et il me faut la garantie que mon adversaire ne se relèvera pas. De toute manière je n’ai pas le choix, le cosmos d’Iolaos s’est éteint à l’instant, Iphiclès est donc seul à présent pour traverser les douze maisons. »

Camus rassemble son énergie sous la forme d’une boule de glace pour invoquer un Diamond Dust plus puissant que le précédent car face à lui ¼dipe déploie un cosmos terrifiant.
La verdure autour de l’Alcide dégèle, son cosmos irradie à nouveau, les ailes de sa Cloth se déploient, ses ongles s’agrandissent, ses yeux rouges deviennent ébène et sa mâchoire se déboite pour laisser place à de longues dents de bronze.
Tandis qu’il écarte les bras, prêt à prendre son envol comme contre Deathmask, la pesanteur se fait plus lourde sur Camus.
L’ensemble de la colline se réchauffe.
Pris au dépourvu, le Saint d’or n’a pas le temps de réagir face aux Oiseaux du Lac Stymphale.

Après avoir invoqué l’ultime cosmos à son point culminant, ¼dipe retrouve miraculeusement la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût.
Toutes les conditions sont réunies, pour débarrasser Hébé d’un des plus puissants Saints d’or.
Étendant son renouveau, ¼dipe laisse se détacher de lui des centaines de rapaces affamés et déchaine les enfers en fonçant sur Camus qui a à peine le temps de riposter.
_ « Armageddon !
_ Diamond Dust ! »

Cette fois-ci le froid ne peut rien contre les légendaires volatiles mangeurs d’hommes qui, dans un flot d’hémoglobine, s’abattent sur le Français sans même se plaindre de la Poussière de Diamant.

¼dipe s’écrase à plat ventre sur le sol, exténué.
Ses handicaps physiques refont surface malgré le fait qu’il ait pu se surpasser jusque-là.

Camus est projeté en arrière, le diadème arraché de sa tête.
Mais, alors qu’il allait s’encastrer contre un arbre, il se ressaisit et se réceptionne debout.

¼dipe est navré.
Bien que la Cloth du Verseau soit partiellement rayée sur sa surface, que des plaies semblent provenir de sous l’armure, Camus est encore sur pieds.

La nuit est tombée depuis quelques heures maintenant, les incendies dans les villages illuminent quelque peu les environs, tout comme l’horloge du Sanctuaire d’où la flamme du Verseau s’éteint.
Ce qui n’est pas le cas de Camus qui est bien décidé à passer aux choses sérieuses : « Je ne m’attendais pas à une telle réaction de ta part Alcide des Oiseaux du Lac Stymphale. J’avoue avoir surestimé mon avantage sur ce combat. Tu m’as fait l’honneur de déclencher ton arcane ultime, je vais donc faire de même, afin de ne pas t’achever en faisant offense au puissant combattant que tu es… »
Camus joint ses mains et croise ses doigts afin de les lever en l’air, son cosmos dessinant derrière lui une femme tenant une jarre…


Au même moment, des pas résonnent dans la maison du Taureau.
Il s’agit des pas du géant de deux mètres dix qui ressort de l’arrière salle où il a combattu Iphiclès.
Aldebaran avance lentement.
De la fumée enveloppe encore son armure alors que son visage ainsi que les rares parties de son corps non protégées sont éraflés.
De sous sa Cloth, fissurée à ses extrémités, s’écoule en abondance le sang de ses plaies dissimulées.

Derrière Aldebaran, l’Alcide au corps et à l’armure également brisés avance sans peine.
Son cou porte encore les marques des mains du Brésilien.
Iphiclès observe Aldebaran s’écrouler au beau milieu du hall d’entrée de la demeure avant de reprendre son souffle : « Stupéfiant… Il n’a pas lâché prise et a attendu jusqu’au bout que ma Charge Cathartique l’ait soufflé pour trouver la faille. Il a compris que lorsque je dégage toute ma catharsis mon corps ne peut plus être cuirassé par celle-ci. Il a pourtant omis le fait que même si ma chair n’est plus protégée, mon organisme reste le plus résistant au monde… »

Iphiclès cesse son monologue lorsqu’il distingue chez son adversaire que les battements de son c½ur sont encore réguliers : « J’ai encore la force de traverser les autres maisons. Avant cela, je vais te perforer le c½ur pour m’assurer que tu ne me gêneras plus. Adieu Aldebaran Saint d’or du Taureau : Drill Claw ! »

Un fil lumineux…
Quelques gouttes de sang…
Un c½ur transpercé…
Le tout en une fraction de seconde.

Une fraction de seconde que doit analyser Iphiclès.

Dans sa main droite, le Drill Claw reste concentré.
Aldebaran est resté allongé sur le sol sans connaissance.
Pourtant Iphiclès sent comme une fine épine piquer sa peau.

Une voix douce et envoutante parvient jusqu’à ses oreilles et résonne depuis le flanc droit de la maison du Taureau, là où débouche le passage secret : « Bloody Rose ».
Iphiclès reconnait l’allure gracieuse de cet homme qui tient entre ses doigts une rose blanche, similaire à celle qui vient de se loger contre son c½ur : « Je suis étonné que tu tiennes encore debout après avoir reçu mes Roses Sanguinaires ! »
Iphiclès observe sa poitrine où il ne voit seulement qu’une rose : « Tes… Tes roses ?! »
Alors qu’il était infatigable jusqu’ici, Iphiclès se tétanise enfin.
Il constate avec effroi qu’une seconde rose blanche s’est plantée dans son cou. Et que le poison mortel d’Aphrodite l’immobilise tandis que la fleur aux pétales blancs s’empourpre.

Bien que sa vue se trouble, le Lion de Némée distingue derrière Aphrodite un homme en soutane et au visage dissimulé. Le Grand Pope.
Iphiclès lutte de toutes ses forces pour au final ne faire qu’un pas : « Non… Le Grand Pope… Je suis si près du but… »

Aphrodite ironise cruellement la situation, tandis qu’il avance vers le Lion de Némée : « Cette Journée Sainte aura vraiment été épouvantable. Moi le beau et puissant Aphrodite je suis resté caché dans un prieuré durant toute la bataille, pour veiller sur mon maître le Grand Pope, qui fut obligé de se cacher des violents traîtres que sont les hommes d’Hébé… »
Arrivé devant Iphiclès, Aphrodite baise les lèvres du bel homme avant de reprendre : « … me dispensant donc du plaisir, d’affronter un homme aussi beau et puissant que le fameux général de l’armée hébéïenne. »

Impuissant, Iphiclès sent ses forces l’abandonner.
Pour la première fois de sa vie, il sent son organisme s’affaiblir.
Son sang est absorbé.
Ses forces l’abandonnent.
Les battements de son c½ur ralentissent.
Et les perceptions de son cosmos s’amenuisent. Il a à peine le temps de comprendre qu’Iolaos est lui aussi décédé.
Seule la voix d’Aphrodite lui parvient encore : « Il a donc fallu attendre la retraite d’Hébé pour que je puisse user du passage secret qui lie les douze maisons du zodiaque, afin d’escorter notre Grand Pope jusqu’à sa chambre. Quelle surprise nous avons eu de découvrir, que l’Alcide de la Capture du Cerbère mais surtout toi, Iphiclès, étiez parvenus jusque chez Aldebaran ! En arrivant juste à la fin de votre combat, j’ai compris grâce à Aldebaran, quel était le moyen le plus simple de te vaincre… »

Saga reste tapis dans l’ombre à écouter le Suédois vanter les mérites de sa victoire.
Comme s’il était amer devant l’agonie de son adversaire, il baisse les yeux vers le sol pour ne pas assister au macabre spectacle.

_ « Alors que le Berserker Barrage est toujours alimenté par ton cosmos et que la Rose Sanguinaire dans ton c½ur est sans effet, tu dois te demander comment cela peut être possible que celle plantée dans ton cou soit passée outre ? »
Aphrodite respire l’odeur des cheveux du malheureux vaincu et apprécie le parfum qui s’en dégage. Il reprend : « Aldebaran a fait tellement pression sur ta gorge lorsqu’il t’a étranglé et lorsqu’il y a dégagé son Great Horn que, même actif, le Berserker Barrage, a été très nettement amoindri dans cette zone. D’ailleurs tu peux encore sentir sur ta peau, le cosmos d’Aldebaran t’irriter. Le coup qu’il t’a asséné a surpassé le Berserker Barrage et le Berserker Charge. Ainsi, ta seconde peau ne peut plus cuirasser ta gorge puisqu’elle est obstruée par l’énergie du Taureau… »
Iphiclès comprend enfin.
_ « Alors il a volontairement encaissé mon Berserker Charge, pour concentrer ses forces sur un point précis. Il espérait encore se relever après ça pour tenter de m’étrangler à nouveau. C’était son seul recours, murmure-t-il.
_ Absolument. Toutefois il a surestimé ses capacités, il est bien trop faible désormais pour se relever. Cependant ce fut un jeu d’enfant pour moi de te porter le coup de grâce. La première Bloody Rose qui s’est logée dans ton c½ur n’était qu’une diversion. Je voulais que tu croies encore en l’efficacité de ton Isolement Cathartique. Tu n’as pas eu le temps de constater que ton cou était gêné par le cosmos du Taureau, c’est ainsi que j’ai pu viser cette zone pour la seconde Rose Sanguinaire sans même que tu ne te saches diminué en cet endroit. »

Iphiclès pâlit.
Ses jambes tremblotent quelques secondes avant de céder sous le poids de son corps.
La Rose Sanguinaire devient rouge, imprégnée de tout le sang de sa victime.

Aphrodite rie sournoisement en venant prononcer les derniers mots qu’Iphiclès puissent entendre : « Si j’ai pris le temps de t’expliquer tout cela, c’est parce que je voulais que ma voix soit la dernière chose que tu emporteras avec toi dans la tombe. Pas le souvenir de ta déesse ni de ceux qui t’aiment, non, juste le son de celui qui t’a ôté la vie pour avoir osé te rebeller contre le domaine sacré ! »

Devant Iphiclès agonisant, quelques souvenirs reviennent en mémoire à Saga.
De sous son masque, coulent quelques larmes tandis que ses cheveux gris blancs, prennent une teinte bleutée.
La voix du chef du Sanctuaire gronde dans la maison du Taureau : « C’est très bien Aphrodite. Il n’y a plus rien à craindre du Lion de Némée désormais. Aide donc Aldebaran à revenir à lui. »

Aphrodite incline légèrement la tête, pour rendre le respect dû à son maître et avance à quelques mètres de là vers le Taureau.

Les yeux brumeux d’Iphiclès fixent les petits yeux rouges du masque du Pope.
En dévisageant l’Alcide, Saga revient douze ans en arrière…

Flashback
Yíaros… Cette île de la Mer Egée, située entre Athènes et le Port du Destin en Crète. Cette étendue de terre entourée d’eau, inaccessible pour les contemporains. Elle n’existe même pas sur leurs cartographies.
Seuls les navigateurs les plus expérimentés, vivants dans des ports comme celui de Crète savent la localiser et déjouer tous les pièges naturels et les barrières cosmiques pour s’en approcher.
Ce domaine est dirigé par le Parthénos, le temple de la déesse Hébé, nommée ainsi en hommage au Parthénon édifié entre 447 et 432 avant Jésus-Christ en Grèce.

C’est bien au beau milieu d’Yíaros, en l’an 1973, que le Saint des Gémeaux avançait habillé de sa Cloth resplendissante, au bord d’un fleuve, avec la tête d’une charmante demoiselle collée contre son épaule.
Cette dernière, Ambroisie, était vêtue d’une robe blanche en coton la couvrant des épaules jusqu’au bout des pieds.
Ses courts cheveux blonds ne descendaient pas plus bas que sa nuque chétive et son front était parfaitement dégagé.
Son nez était fin, ses lèvres d’un rose innocent paraissaient suaves.
Ses sourcils subtilement épilés s’accordaient à merveille avec ses grands yeux bleus aux couleurs du ciel lorsque celui-ci est au paroxysme de sa clarté.

Loin du Parthénos et du centre de l’île, les deux amis se dirigeaient dans les forêts de l’est, lieu des rencontres secrètes et des ardus entraînements des soldats et Alcides.

Ils s’assirent sous les branches des arbres, afin de profiter de l’ombre du soleil printanier. Saga posa sur le sol son heaume et sourit chaleureusement à Ambroisie.
_ « Je n’arrive toujours pas à m’y faire. Tu es devenue resplendissante.
_ Tu es à peine revenu d’Athènes et depuis les quelques minutes de ton débarquement, tu n’as de cesse de me le faire remarquer. »
Saga passa sa main derrière la tête de son amie et lui déposa un baiser sur les lèvres : « C’est parce que depuis ces trois années où je suis parti en Grèce, tu m’as terriblement manquée. »
Ambroisie se laissa guider par les langoureux baisers de son ami devenu Saint.
D’abord doux et délicat, leur échange s’intensifia, le désir s’installa et l’appel de la chair ne tarda pas.

Cependant Saga était un véritable gentilhomme et tint à garder une certaine tenue.
De plus, deux garnements surgirent.

Bien jeunes, ils s’échangeaient de violents coups, sans qu’aucun ne prit le dessus sur l’autre. Saga reconnu malgré le masque qui dissimulait désormais son visage, la jeune Juventas.
Ambroisie éclaircit sa lanterne : « Juventas a suivi son camarade Iphiclès dans la garde hébéïenne. Ils disent qu’ils veulent devenir des Alcides et qu’ils viendront plus tard te donner de l’aide, si Athéna devait affronter un terrible adversaire. »
Saga observait le jeune Iphiclès, déjà fort robuste malgré ses neuf ans.
Il portait dans ses cheveux vert pomme ce bandeau rouge que lui avait laissé Saga avant de partir au Sanctuaire il y a trois ans, le même qu’il portera douze ans plus tard au Sanctuaire. 

Les deux enfants reconnurent leur ami et se jetèrent dans ses bras.
_ « Saga ! Tu es revenu, scanda Iphiclès !
_ Tu as réussi ! Tu es devenu chevalier, s’enthousiasma Juventas !
_ Comme je vous l’ai promis, leur sourit Saga, je suis parti au Sanctuaire où je suis né, pour devenir un des soldats les plus puissants de la déesse que vénéraient mes défunts parents.
_ Comme tu nous as manqué, lui sauta au cou Iphiclès. Ca a été dur de s’entraîner sans toi.
_ Allons, mon frère Kanon a certainement su me remplacer durant mon absence. »

A l’annonce du nom de Kanon, Ambroisie baissa discrètement la tête et sembla confuse.

_ « Non, il a passé son temps à s’entraîner seul en attendant ton retour. Il a dit qu’il serait meilleur que toi, bien que tu sois parti t’entraîner avec les chevaliers du Sanctuaire d’Athéna, dénonça sèchement Juventas.
_ Il ne changera donc jamais. Déjà enfants, lorsque nous nous entraînions ici il souhaitait être plus que tout le plus fort.
_ Dis Saga, tu comptes rester avec nous désormais n’est-ce pas, le fixait Iphiclès de ses yeux inquisiteurs ?
_ Maintenant que je suis chevalier, mon devoir est de rester auprès du Grand Pope en Grèce, grimaça Saga. Depuis toujours je me bats pour défendre la déesse qu’honorait ma famille. Ma place désormais est auprès de mon peuple d’origine. »
Juventas essaya de bousculer celui qu’elle considérait comme son grand frère.
_ « C’est nous ton peuple ! Avec Kanon vous vous êtes entraînés pendant des années avec des Alcides d’Hébé, tu n’as pas le droit de repartir comme ça. Ton devoir est de protéger Hébé !
_ J’ai toujours été reconnaissant envers le peuple hébéïen de nous avoir repêchés mon frère et moi après que le bateau qui ramenait toute ma famille de Crète à Athènes ait été pris dans une tempête. Pour autant je n’ai jamais renié mes origines, je me suis entraîné pour défendre votre citadelle et également pour être reconnu par mon peuple. Nous sommes Grecs vous comme moi, nous défendons la même cause mais par l’intermédiaire de déesses différentes.
_Alors pourquoi être revenu ici, retint ses larmes Iphiclès ?
_ Je suis venu chercher Kanon pour qu’il rentre au Sanctuaire avec moi. Et surtout pour vous dire au revoir et vous rappeler à quel point je vous aime… »
Il les fixa chacun dans les yeux et resta plus longtemps figé dans ceux d’Ambroisie : « … A quel point je vous aime tous. »
Il posa sa main sur le crâne d’Iphiclès et lui déclara tendrement : « Ce bandeau rouge dans tes cheveux que je t’ai laissé avant de partir m’entraîner au Sanctuaire, il s’agit d’un morceau de tissu qui appartenait à ma maman. Je le considère comme un souvenir de famille et je te le laisse. Comme ça, chaque fois que tu penseras à moi, tu sauras que je suis à tes côtés. Lorsque tu te battras pour défendre Hébé, tu auras l’impression que nous combattons côte-à-côte… »
Flashback

Saga revient à lui.
Il s’assure que le Saint d’or des Poissons soit suffisamment éloigné pour ôter son masque.
Bien qu’il ait la vue floue et que le casque du Pope ombrage son visage, Iphiclès distingue les traits de celui qu’il considérait depuis toujours comme son grand-frère.
Ses yeux s’écarquillent. Dans son regard presque éteint, la flamme de la haine se ravive.
Partagé entre colère et incompréhension, Iphiclès essaie de relever la tête.
Il puise dans ce qu’il lui reste pour demander : « Pour… Pourquoi… ?! »
Saga étouffe ses sanglots et fait un signe négatif de la tête comme pour faire comprendre à Iphiclès que les raisons de son choix dépassent l’entendement.
Dans un effort surhumain, Iphiclès relève son bras gauche jusqu’à son crâne et arrache son bandeau sous les yeux gonflés de chagrin du Gémeaux.
Il balance le tissu sur le sol et prononce dans un dernier soupire : « Je te hais… Sale traître… »
Puis plus rien.
Alors qu’il était voué à mourir en silence, Iphiclès déjoue une fois encore le sort pour prononcer ces paroles blessantes à Saga qui reste bouche-bée.
Il comprend la réaction de son ami mais l’encaisse avec beaucoup de difficulté.
Il repense encore à cette dernière journée passé en sa compagnie…

Subitement, le bruit des pas d’Aphrodite et d’Aldebaran le ramène à la réalité.
Il dégage d’un souffle profond l’oxygène qu’il a dans les poumons.
Avec ses doigts il ferme les paupières d’Iphiclès.
Réajuste son masque.
Se saisit du bandeau.
Et se redresse en aspirant à nouveau un grand coup.
Ses cheveux devenant de nouveau gris aux reflets blancs, il ordonne au Taureau encore endolori : « Aldebaran, soigne donc tes plaies. Je ferai venir dès que possible des servants pour qu’ils te débarrassent de ce corps et qu’ils te réaménagent ta maison. »
Aldebaran baisse la tête : « Bien majesté »

Alors qu’Aphrodite raccompagne le Pope en direction du passage secret, le Pope stoppe sa marche et regarde à nouveau son Saint d’or : « Aldebaran ! Tu t’es bien battu aujourd’hui. Ton adversaire était coriace tu sais. Je suis fier de toi et Athéna l’est tout autant, sois-en assuré. »
Malgré la douleur, Aldebaran s’agenouille : « Merci majesté. »


Tout à l’ouest du domaine, non loin du village de Paesco, une centaine de soldats hébéïens arrive à bout de course.
Au milieu d’eux, sont regroupées Juventas et la déesse Hébé.
Depuis le nord et le sud, arrivent l’Alcide du Taureau de Crète et l’Alcide de la Biche de Cérynie, entourés chacun d’une dizaine de soldats.
Voici ce qu’il reste de l’imposante armée d’Hébé arrivée en fin de matinée.

Le chemin du retour a été chaotique.
De nombreuses troupes ont tenté de regagner la passerelle cosmique et ont affronté les lieutenants de l’armée athénienne. Le trio argenté composé de Dio, Sirius et Algethi pour l’est, Algol pour le nord, Arachné pour le sud. Tous étaient aidés de leurs sergents, des Saints de bronze.
Enfin ils ont croisé le chemin du Capitaine Misty et de ses équipes à l’ouest qui bloquent l’accès au point de ralliement.

Certains des huit chars de la déesse de la Jeunesse sont encore léchés par le feu.
Les chevaux blancs qui les tiraient ont péri sous les flèches.
Et les félins ont été capturés ou massacrés.

Des deux-cent-soixante-dix combattants débarqués du passage cosmique, ouvert sur un vaste plateau depuis la sortie des montagnes qui délimitent les frontières du Sanctuaire, n’en repartent qu’environ cent-vingt.
Leurs plastrons, jambières, avant-bras et casque bleu azur sont tous, au mieux, ébréchés. Leurs tuniques bleues marines sont empourprées par le sang qui souille également leurs dagues.
Finalement, rares sont les soldats hébéïens ayant résistés à la traversée du domaine sacré et bénéficiant d’un retour sur l’île d’Yíaros.

Quelques mouvements de dagues frayent un chemin aux survivants de cette conspiration.
Les dagues forcent les lances athéniennes qui souhaitent retenir Hébé prisonnière.

Heureusement pour les habitants d’Yíaros, les Alcides écrasent les derniers remparts bloquant leur retraite.

Les survivants courent en direction de la passerelle où attendent des soldats hébéïens qui ont reçu l’ordre de veiller en dehors du Sanctuaire à la sécurité de ce passage.

Quelques mètres relient les deux groupes qui se font maintenant faucher par les flèches des archers athéniens postés en haut des murailles qui entourent le domaine.
Sur ordre de leur capitaine, les Athéniens tentent le tout pour le tout afin de se venger de la trahison des Hébéïens…
Mais très vite, la distance qui sépare les deux camps devient trop longue.
Une dernière flèche siffle dans les airs et approche le crâne d’Hébé.
L’arme est aussitôt désintégrée dans les airs, à l’approche de l’impact, par son cosmos divin.

A l’entrée du Sanctuaire, le Saint d’argent Misty du Lézard lève le bras droit en l’air : « Cessez les tirs soldats. Ils sont trop loin désormais. »
Les gardes survivants rejoignent le capitaine. L’un d’eux s’hasarde à demander : « Que fait-on Capitaine Misty ? Nous partons à leur trousse ?
_ Non, nous avons fini de repousser ces renégats. Avec les pertes que nous venons de subir, nous sommes bien trop mal organisés pour foncer tête baissée à leur poursuite. Une cinquantaine de soldats hébéïens est restée postée devant le passage cosmique depuis l’arrivée d’Hébé. Ils n’ont pas participé à la bataille et bénéficient de tous leurs moyens. Vous envoyer contre eux serait du suicide. »

Un à un, couverts par les gardes en poste devant les portes depuis le début, les Hébéïens empruntent le chemin cosmique. Hébé en tête.
Au moment d’y pénétrer, un pincement au c½ur la foudroie.
Elle regarde alors Juventas.
Des larmes fuient déjà de sous le masque de l’Alcide.
_ « Iphiclès est mort, assène sèchement Juventas. »
En effet, en rendant son dernier souffle, l’élément le plus vaillant de la garde d’Hébé a projeté une once de cosmos à destination de sa déesse ainsi qu’à son épouse Juventas.
Immédiatement, la jeune veuve fait volteface. Les membres raides et tremblants, elle décrète : « J’y retourne ! »
Prise par le chagrin, Hébé sanglote également : « Juventas, je comprends ta réaction. Cependant il est trop tard. Nous ne pouvons plus rien pour lui. »
Juventas s’époumone avec hystérie : « C’est le père de ma fille ! Je dois y aller ! »
Alors, face à la mort certaine qui l’attend si son Alcide rebrousse chemin, Hébé regrette de devoir lui intimer de rentrer : « Arrête-toi Juventas ! C’est un ordre ! »
Partagée entre la raison et le désespoir, la pauvre femme s’effondre de peine.
Elle ne peut désobéir au bon sens que lui ordonne Hébé.
Ses pairs la relèvent sans qu’elle n’oppose la moindre résistance.
Les derniers survivants rentrent enfin chez eux…


A proximité d’Honkios, sur la colline qui surplombe le colisée, ¼dipe est toujours à terre.
Il n’a plus la force de se relever.
Le cosmos réunit par Camus est sans équivoque. Il ne pourra pas y faire face. Il a perdu trop de force dans sa bagarre spirituelle contre Spartan.
De plus, Deathmask est toujours capable d’intervenir si jamais Camus cède.

Soudain, vient à lui le triste ressentiment éprouvé par l’extinction du cosmos d’Iphiclès.
Dès lors, leur dernier espoir de toucher Athéna s’envole.
Ils étaient douze Alcides.
Il n’en reste plus que quatre, voire trois puisqu’il vit ses derniers instants.

Il perçoit le cosmos d’Hébé aux portes du Sanctuaire accompagné de ceux de Juventas et des Alcides du Taureau de Crète et de la Biche de Cérynie : « Bien que mes pairs soient puissants, ils ne parviendront pas à défendre l’île d’Yíaros seuls. Le Sanctuaire ne restera pas longtemps sans investir les terres sacrées du Sanctuaire d’Hébé. Non ! Je ne peux pas mourir ainsi. Je dois me relever et puiser dans mes dernières ressources. »
Sa voix gronde alors dans les airs : « Camus, je sais très bien que la victoire est tienne. Cependant je ne vais pas rester impuissant à attendre que la mort vienne me cueillir. J’ai encore beaucoup de vies à protéger. Je n’oublie pas ton nom et suis persuadé que nous nous retrouverons dans, je l’espère, des conditions moins hostiles… »

Comprenant qu’¼dipe s’apprête à lui faire faux bond, Camus s’empresse de décharger son arcane ultime : « Aurora Execution ! »
La vague de froid frappe ¼dipe.
Elle glace ses membres au point de les faire voler en éclat tant la température est proche du zéro absolu.

Camus reste pourtant de marbre, il a un mauvais pressentiment.
Les déclarations de Deathmask ne le rassurent en rien : « Un hologramme ! Tu as frappé une illusion. Son esprit et son corps ont réussi à déchirer l’atmosphère que tu as pourtant gelée afin qu’il se téléporte auprès de sa déesse.
_ Bien que le Sanctuaire ait remporté la victoire, cet ¼dipe Alcide des Oiseaux du Lac Stymphale est un redoutable adversaire, nous devrons nous en souvenir. »


Pendant ce temps, à l’ouest du Sanctuaire, dans le village de Paesco, Apodis arrive au beau milieu des flammes et des ravages causés par la bataille.
Il voit au loin l’ensemble des troupes d’Hébé emprunter le pont cosmique qu’elle a créé.
Cette porte rétrécie petit à petit puis disparaît une fois qu’un étrange homme à l’allure difforme, portant une armure d’Alcide, ¼dipe, débarque devant et s’y engouffre avec difficulté.
L’armée d’Hébé est désormais entièrement repoussée.
La douzième flamme de l’horloge du zodiaque s’éteint.
La Journée Sainte s’achève dans le sang et les larmes.

Apodis pénètre dans sa demeure aux murs ébréchés.
Saisi par le macabre tableau qui l’attend, il n’éprouve instantanément plus la moindre douleur physique.
Les fractures.
Les hématomes.
Rien ne peut déchirer plus son c½ur…

De dehors, on l’entend hurler de désespoir…